vendredi 9 décembre 2011

& LIVE REPORT - Fink à la salle P.Bailliart de Massy - 24 novembre 2011

En tournée depuis quelques mois pour promouvoir son quatrième et très bon opus Perfect Darkness (sorti en juin 2011), l'anglais Fink m'a littéralement mis une claque au cœur.
J'allais voir Fink à Massy presque en touriste, arrivant à la dernière minute, après la première partie (grâce ou à cause - je ne le saurais jamais - des transports parisiens et de leur charme aléatoire...), et pensant passer une bonne soirée tranquille et sans prétention, après la folie Machine Head de la veille...
Mais ce show se hisse aisément dans le top five des meilleurs moments live de toute ma vie.




Nous sommes arrivés juste à temps pour voir Fink entrer en scène, avec l'excellente et attendrissante Biscuits, extraite de l'album Biscuits for breakfast.

 over a barrel, or over my trolley
over the desk it's all the same
pushing the message don't hate the player hate the game
s'all the same

Sonorités calmes, apaisantes mais groovy, entrecoupées de sons plus folk, une voix tantôt soul, tantôt bluesy mais toujours empreinte d'une émotion vibrante ... tout cela couplé à une technique folle et un amour de jouer plus que transparent : voilà l'équation Fink, idéale pour tout mélomane averti ou profane, compréhensible par toute personne ayant une sensibilité musicale. Le genre d'homme qu'il FAUT voir en concert, tout en sachant que ses musiciens n'étaient pas en reste qualitativement parlant. Une telle polyvalence musicale laisse rêveur, faites-moi confiance.

Les extraits du nouvel album, encore inédit à mes oreilles à ce moment, remplirent leur rôle à merveille en rendant directement accro à leur ligne épurée mais savamment étudiée, leurs paroles touchantes, humaines et contemporaines. Un album représenté à merveille par Yesterday was hard on all of us, dont l'interprétation live fut un pur bonheur... Celui de Massy étant presque introuvable sur YouTube, cette version est celle de Paris, en juin, juste après la sortie de l'album.


Because, because
Our paths - they crossed
Yesterday was hard on all of us...
On all of us...

Hormis cette félicité auditive, le show était parfait en tous points : la petite et très bien faite salle P. Bailliart de Massy se prêtait remarquablement bien à l'atmosphère musicale intimiste et personnelle voulue par Fink. De plus, l'éclairage, à base de sortes de lampes de bureau multiples à intensité variable donnait une chaleur touchante à la scène, accompagnées par des images d'ambiance projetées sur des panneaux décalés... toujours admirablement en accord avec le ton, les paroles, la couleur des chansons.

Et pour le rappel, Fink m'a fait un plaisir très personnel (pourquoi pas?).
Il est revenu et tout seul, avec sa guitare et son micro, nous a joué ma fétiche Pretty Little Thing, dernière chanson du set et que j'attendais depuis le début...
Magnifique. Une folie acoustique qui a valu des couinements de joie admirative de la part de mes deux compagnons (tous deux guitaristes), et qui a rempli mon coeur de bonheur pour un moment.


When she leaves
She's just asking
To be followed
When she walks out
All she wants is
To be lead
All my boys say
She's just asking for it

And I aint sayin' nothing

jeudi 1 décembre 2011

&LIVE REPORT : Machine Head au Zénith de Paris - 23 Novembre 2011

Enfin ! Des mois, voire des années que j'attendais ce concert, à savoir... après avoir découvert l'excellent The Blackening, un incontournable pour tout fan de metal un tant soit peu objectif, et encore davantage après la sortie de Unto the locust, petit dernier du groupe. Autant dire que je me suis littéralement précipitée sur les places, puis vers le Zénith de Paris, ce mardi de Novembre 2011.


Il est maintenant crucial de rester chronologique pour bien mettre le lecteur dans l'ambiance.
D'une part, nous le savions depuis le départ, il y avait trois premières parties au concert de Machine Head. Nous le savions tous et pourtant, l'espoir de leur suppression totale ou partielle était lové dans un coin de quasiment tous les esprits présents ce soir du 23 novembre.
Voyez plutôt ! Le public a tout d'abord dû faire face à un groupe inconnu au bataillon , The Darkest Hour, qui nous ont tout bonnement servi une chanson longue d'environ une demie-heure, avec des pauses toutes les quatre ou cinq minutes pour faire croire que c'en étaient plusieurs différentes.
Soit.
Par la suite sont arrivés les très attendus par certains Devildriver, qui par leur caractère inconnu également pour  votre serviteur m'ont permis d'exprimer un point de vue totalement objectif : une set list sans originalité, très moyenne, couplée à un jeu de scène hautain, distant, une absence quasi-totale d'interaction avec le public, les membres du groupe donnaient l'impression d'être à l'usine et étaient probablement vexés d'être avant les non moins attendus par certains (mais certains autres) teenagers efflanqués de Bring me the horizon. Ajoutez à cela la ressemblance flagrante du chanteur de Devildriver avec un Oompa-Loompa (Tim Burton, Charlie & la chocolaterie) version trüe-metal et un bassiste gonflé aux stéroïdes en tee-shirt moulant, et vous obtenez une décrédibilisation totale de la petite bande.
Pour revenir sans plus attendre à Bring me the Horizon, on leur accordera un show propre, des mélodies nettes et bien exécutées, une prestation satisfaisante - quand on apprécie le metalcore. Cependant, on est en droit de se demander simplement ce que ce groupe d'ados beuglants au leader arborant un massif portrait de chaton sur son tee-shirt (excellent, mais peut-être un prétexte au lynchage dans ce contexte...) faisait en première partie phare d'un concert de Machine Head. Aisé maintenant de comprendre le dépit des Devildriver, ceci n'étant néanmoins pas une excuse pour être une brelle sur scène.

Laissons maintenant là ces mises en bouche fadasses et passons aux choses sérieuses.
Machine Head entrent en scène. On sent immédiatement les années de tournées passées derrière eux, Rob Flynn et ses acolytes sont rodés mais pas blasés, jouent avec expérience et énergie. Presque 20 ans d'existence, ça se remarque !
Ouvrant sur Diary of a Madman d'Ozzy Osbourne, la set list est pleinement épanouissante, égrenant les morceaux du tout dernier et détonnant album Unto the locust en commençant très intelligemment avec la puissante et interpellante  I am Hell, et les alternant avec d'anciens, voire très anciens morceaux (Imperium, Davidian jouée en clôture du live...).

Rob Flynn en début de live, le 23 Novembre 2011


Dans ce show globalement réussi et loin d'être décevant après une attente aussi prolongée, trois moments furent particulièrement poignants et tous situés dans la dernière partie du live, à commencer par Aesthetics of Hate, une perle explosive de The Blackening toute en force et en rage, avec des riffs enflammés et des solos jouissifs qui s'est révélée parfaitement à la hauteur des espérances de tous ceux qui ne l'avaient jamais vue jouée. Une ambiance survoltée, folle et colérique s'est emparée de la salle sous les "jump" scandés par Rob Flynn.
A suivi un discours émouvant du chanteur sur l'amour de la musique et la relation qu'on entretient avec elle, son pouvoir de ralliement et de réconfort, sa flamme salvatrice qui nous amène à chercher une catharsis dans les concerts de metal comme celui-ci... Pour enchaîner sur la divine Darkness Within qui traduit ce sujet, magnifiquement interprétée. Une chanson qui ne marquait pas tant en version studio, d'autant plus à couper le souffle en live, à en mettre les larmes aux yeux tant elle était chargée en émotion et en authenticité.
Quelques chansons plus tard vient le rappel, débuté par... Halo. L'intense et subtile Halo, reprise en chœur par la salle entière. Attendue par tous, elle arrive, placée exactement au bon endroit du show pour nous en mettre plein la vue. Une charge émotionnelle intense, une justesse désarmante dans le ton de la voix, dans le placement des riffs, même dans les pauses... Clairement une réussite sans bavure.

Phil Demmel, soliste du groupe depuis 2003 et sa fashion guitare à pois

En somme, un show qui va tout seul, avec des pics de passion savamment administrée. Seul regret, sa courte durée (1h15). Pour un groupe avec des morceaux réputés pour leur longueur importante, on reste un peu sur sa faim. Cependant malgré cela et la présence de certains fans qualifiables de nuisibles, on vit objectivement un pur moment de bonheur auditif, sans compter la présence du groupe sur scène, à travers les déclarations du chanteur, ou les pitreries du guitariste invectivant les vigiles de rendre les mediators lancés au public au lieu de les garder en poche...

Un très bon souvenir live en somme, à vivre une fois dans sa vie pour constater leur talent de ses propres yeux.

  "  PARIS ! DO YOU FEEL FREE TONIGHT ??!"

Et comment.


The darkness within précédée du speech de Rob Flynn sur la musique.

vendredi 16 septembre 2011

& DECOUVRIR - Zéros Sociaux

Quel internaute et plus particulièrement, quel Facebooker un tant soit peu assidu ne connait pas encore Zéros Sociaux ?



Ouvert depuis février 2010 par le GENIAL Ilagee sous le nom de Faceploucs, puis transformé en Zéros Sociaux suite à des ennuis de copyright vis à vis de notre cher, grand et merveilleux Facebook international, ce site pourrait être décrit comme un bêtisier géant et dramatiquement aberrant de ce que l'on peut trouver de meilleur dans le pire du plus grand réseau social reconnu à ce jour.

Le principe ? Poster des screenshots de conversations/statuts/photos provenant en majorité de Facebook, screenshots de préférence désopilants de niaiserie ou de stupidité, avec une mention spéciale pour l'orthographe "inventive" ou approximative, voire carrément alien.
Les posteurs du site rendent ensuite les propositions qui les inspirent anonymes (eh oui, nous ne sommes pas non plus des bêtes ...) et les agrémentent de tags hauts en couleurs afin de booster leur potentiel humoristique. Quelques exemples ici.

Certains trouveront le concept sarcastique, voire tenant de la méchanceté gratuite, mais le site s'en défend bien, notamment par l'anonymat qui évite des stalking bêtes et méchants de visiteurs oisifs, sans compter que l'idée est plus de pointer jusqu'où peuvent aller les Facebookers dans la bêtise, l'inculture, ou l'étalage de vie privée très exhibitionniste, voire dégoûtant... que de seulement se moquer de quelqu'un qui ne saurait pas accorder ses participes passé (nous savons bien qu'un tel combat est perdu d'avance.). Le tout en s'amusant, et en se creusant la tête pour trouver des tags qui feront rire...

Pour ceux qui adhèrent et voudraient suivre l'actu des articles sur le site, Zéros Sociaux possède (cruelle ironie) une page Facebook.

Pourquoi en parler sur le blog ? Tout simplement parce que d'une part, l'idée m'a plu dès le départ, et que d'aller faire un tour sur ce site de temps à autre met toujours au moins le sourire aux lèvres.

Ensuite, parce que j'ai le privilège de faire partie de cette équipe depuis six mois cette semaine, et que je ne regrette pas le voyage malgré mes absences répétées ! Un mot sincère pour m'avoir recrutée : Merci .

Et pour ceux qui seraient curieux de voir mes articles en particulier, c'est par ici ! (Mais objectivement, ce ne sont pas les meilleurs, alors faites au moins un tour dans l'aléatoire !)





dimanche 21 août 2011

& LIRE - "Furie" de Salman Rushdie

Rushdie et ses mots qui éveillent l'esprit et bercent l'âme à la fois... Rushdie, dont je vous ai déjà parlé aux débuts du blog. On pourrait prendre chacun de ses mots pour en décorer son cœur, tant sa vision du monde, de la vie, de l'amour est juste, tant il sait nous faire pénétrer la personnalité de ses protagonistes à nous rendre schizophrènes, avec un brio sans cesse supérieur.

On retrouve dans le remarquable Furie, paru en 2001 et sujet de l'article d'aujourd'hui, la prépondérance de la critique de l'Amérique et de sa population, de la désillusion et des excès sans limites qui découlent de rêves brisés, piétinés, dénaturés chez la nouvelle génération du continent américain... Amérique où l'auteur brittanique d'origine indienne s'est lui- même exilé depuis la fatwah lancée contre lui par l'ayatollah Kohmeini, qui condamnait avec véhémence les Versets Sataniques (1988, réédité en 1999).

Qu'était-il advenu de cette quête des clefs secrètes qui ouvraient les portes de l'exaltation ? Qui avait démoli le Capitole pour le remplacer par une rangée de chaises électriques, ces machines de mort démocratiques où tous, innocents, coupables, attardés mentaux, pouvaient venir expirer côte à côte ? Qui avait pavé le Paradis pour y construire un parking ?

On peut concéder à la critique une certaine impatience qu'on ressent durant les cent premières pages. Le roman met du temps à démarrer, il tourne un peu en rond, est oppressant et agaçant (et peut-être est-ce une volonté de la part de l'auteur), mais il est certain que l'on fait bien de s'accrocher ! Une intrigue riche, bordélique et torturée à souhait nous tend les bras au sortir du purgatoire.
La construction du roman s'organise ici autour d'un triangle, contrairement à celle des Versets Sataniques ou encore de Shalimar le clown qui opposaient systématiquement deux camps, généralement symbolisant l'un le Bien, l'autre le Mal.

En effet, dans Furie, Malik Solanka vit dans la peur d'être entraîné, malgré sa résistance farouche, par ses démons intérieurs qu'il identifie aux Furies, divinités maléfiques de la vengeance, appelées également Erynnies.

Erynnie représentée par le grand Salvador Dalì
  Partout,  se disait le professeur Malik Solanka, régnait la fureur. Il suffisait de prêter l'oreille pour entendre à tout moment les battements d'ailes des sombres divinités. Tisiphone, Alecto, Mégère : les anciens grecs avaient tellement peur d'elles qu'ils n'osaient même pas les appeler par leur vrai nom. Prononcer ce nom, Erynnies, c'était prendre le risque d'attirer sur soi l'ire fatale de ces dames. Voilà pourquoi ils qualifièrement ironiquement le trio infernal de "bienveillantes" :  les Euménides. Mais l'euphémisme, hélas, n'adoucit en rien leur sale caractère.


De plus, trois femmes évoluent autour de Solanka, à savoir son épouse Eleanor à Londres, abandonnée avec leur fils Asmaan par le professeur et ce sans explication, suite à un évènement dangereux et impardonnable survenu dans sa vie ; la sulfureuse Mila, femme-enfant dévastatrice qui fera revivre la flamme de l'inspiration dans le coeur  de Solanka, le menant à la création prolifique des Rois Pantins ; enfin la troublante Neela Mahendra, personnification d'Aphrodite à la passion et aux convictions sans bornes.
Le triangle est une image très forte symboliquement, réprésentant notamment l'équilibre, mis en opposition avec l'état d'esprit chaotique et instable du personnage central de l'histoire.

La Beauté est un concept particulièrement mis en valeur dans cet ouvrage où Salman Rushdie loue son caractère auto-suffisant, entre autres.

La beauté physique absolue attire à elle toute la lumière, et devient un flambeau radieux dans un monde par ailleurs obscurci. Pourquoi sonder les ténèbres environnantes alors qu'il était possible de contempler cette bienveillante flamme ?


Mais d'autres sujets sont abordés en profondeur et avec emphase par l'auteur, tels l'importance d'avoir des principes et le déni de ceux-ci, les circonstances qui y poussent, la rationalité... 
On remarque aussi l'omniprésence de la passion, de l'excitation de sentiments ressentis de nouveau quand on croyait les avoir ensevelis... L'amour est en définitif le sujet principal de cette œuvre aux axes pourtant très variés, mêlant les émotions à la révolution politique, les idéaux propres à l'humanité toute entière et le désir sexuel. Deux types d'amour sont opposés cependant : l'un ambigu et destructeur (Mila) et l'autre passionné et salvateur (Neela).

Et revoilà l'euphonie, pensa t-il : Neela, Mila. Le désir me rattrape et me lance des rimes en guise d'avertissement. 

C'est aussi là qu'entrent en scène les Rois Pantins, objets de l'imagination renaissante du Professeur Solanka, cyborgs ayant tout de l'être humain sauf le caractère biologique. La question soulevée dans leur révolte contre leur créateur est de savoir si le statut d'humain leur appartient... et en cela, on pourra toujours extrapoler en définissant ce que l'on peut, moralement, qualifier d'humain ou de non-humain


L'homme est né dans les chaînes mais partout il cherche à s'affranchir.

Et c'est bien ici la réaction des créations d'Akasz Kronos, avatar de Solanka dans le récit.


En réalité, Rushdie met en paroles formidablement construites ce dont l'Homme a trop peur d'avoir pleinement conscience, et ce d'une façon qui séduit le lecteur sans le déranger. Quoi de plus naturel chez une plume aussi talentueuse ?
Ceci dit, toujours poussé par sa réflexion sur la complexité de l'âme et de la morale humaines (abordée dans nombre de ses ouvrages), l'auteur distingue deux parts de cette âme, l'une que l'on refoule immanquablement, et l'autre que l'on porte en bannière, ou en masque quotidiennement.


Nous sommes faits d'ombre aussi bien que de lumière, de chaleur autant que de poussière. La naturalisme, la philosophie du visible, ne peut nous contenir, car nous débordons. Nous avons peur de ce moi obscur et enfoui qui outrepasse, enfreint, mue, transgresse, s'immisce. C'est lui le véritable fantôme dans la machine. Ce n'est ni dans les limbes ni dans quelque sphère prétendument immortelle mais ici, sur terre, que l'esprit s'affranchit des chaînes de notre conscience.Il peut se changer en courroux, exacerbé par sa captivité, et dévaster le monde de la raison.



lundi 1 août 2011

& ECOUTER - "The geeks and the jerkin socks" de Shaka Ponk


Le blog accueille aujourd'hui Shaka Ponk, ma RE-découverte de cet été, une folie contagieuse et complètement magique mélangeant tous les genres de rock, avec des accents electro, reggae, latino ou encore punk ... qui passe direct dans le sang !

Après Loco con da frenchy talkin (2006, réédité en 2009) et Bad porn movie Trax (2009), deux opus aussi efficaces que joyeusement barrés, les parisiens de Shaka Ponk et leur nouvelle chanteuse Samaha s'engagent sur une pente plus pop, plus homogène avec The geeks & the jerkin socks (oui, ils aiment les titres d'album longs) dont je vais vous parler aujourd'hui. 


A la première écoute, et même après les quelques suivantes, ce dernier album a tendance à laisser un arrière-goût un peu frustrant. En effet, connaissant le passif du groupe, on s'attend à plus... Surprenant, plus délirant, plus risqué, dans la veine d'un French touch (puta madre) ou d'un Spit par exemple. D'ailleurs, un fan de BPMT aura tendance à craquer plus facilement sur le titre Reset after all qui reste exactement dans la même veine et pour cause, il a été créé pour l'album précédent et n'y a pas été intégré au final (et merci à mon informateur VIP sur ce sujet).

Mais au final, l'élan de curiosité passé, cet album s'avère tout aussi retentissant que ses prédécesseurs, avec une touche somme toute un peu plus mature dans la réalisation et l'enchaînement des morceaux, qui coulent comme un bon Daïquiri à la fraise sous le soleil couchant de fin juillet.
Parce qu'après tout, la promesse de Shaka, c'est une fête auditive sans faille et en cela, Frah et ses acolytes n'ont jamais déçu leurs addicts !

Frah et Goz, la mascotte simiesque du groupe.

The geeks & the jerkin socks  remplit donc sa mission en mettant un sourire sur toutes les lèvres, une envie de danser dans tous les postérieurs et de chanter en chœur dans toutes les gorges, et ce grâce à des bombes vitaminées comme Let's Bang qui ouvre à merveille l'opus, I'm picky ou Shiza Radio qui part joliment en vrille.

I'm Picky and all the girls I drive them crazy
I drive them crazy cos I'm sexy
They call me sexy cos I'm hot, catch my knot
Don't you know I am so hot cos I am picky
And everything is in the lack
The lack of me into you thing makes you scream my name 


Et comme il faut bien en parler, pour les amateurs, cet album contient également Palabra mi amor, en featuring avec Bertrand Cantat de feu-Noir désir. J'avoue ne pas avoir suffisamment d'objectivité concernant ce monsieur pour avoir un avis impartial sur cette collaboration, sa voix est traînante, agaçante et ne colle pas le moins du monde au style du groupe...cependant pour ceux qui aiment, je suppose qu'il y a de quoi se ravir. Par contre, le refrain est génial !

Sam et son costume en body painting, live aux Solidays 2011

Un album en somme plein d'énergie et de bonne humeur, rehaussé de la voix de Samaha qui nous semble avoir toujours été là, et pour le meilleur uniquement ! Et pour que je dise ça d'une voix féminine il en faut...
Shaka Ponk, après quelques concerts estivaux (que j'ai lamentablement ratés) se produiront au Zénith de Paris le 25 novembre 2011. Il va sans dire que vous devez vous attendre à un live report en bonne et dûe forme !
Et pour ceux qui tueraient pour y aller après avoir lu cet aperçu merveilleux du monde Shaka Ponkesque, n'hésitez plus, c'est un vendredi soir !

 
Hey you're the one I like
I wanna share your love tonight
I wanna smoke your special thing
Let's Bang bang bang

jeudi 30 juin 2011

& ECOUTER - "Sounds of a playground fading" d'In Flames

BAM !

20 juin 2011 : la planète Terre accueille Sounds of a playground fading, nouvel album du Groupe avec un grand G In flames, dont je vous parlais il y a quelques mois.



Fervente fanatique du groupe depuis Reroute to Remain, la période précédant cet album correspondant moins à mes goûts (même si j'apprécie de toute façon...), je dois toutefois avouer, en restant objective, que cet album n'est pas exceptionnel mais qu'il contient quelques perles conduisant à une extase auditive pure et dure.
SOAPF est un bon opus, In Flames nous donnent du In Flames et on en redemande à grands cris. Pourtant, son prédécesseur A sense of purpose tient ma préférence ici... Meilleur enchaînement, mixage de la voix plus sympa...
Car en effet, pour ce nouvel album Anders Fridèn a tenté un changement mineur niveau vocals qui sera pour certains une évolution positive, mais qui me laisse personnellement de marbre. La voix d'Anders Friden telle qu'elle est dans tous les précédents albums est en quelque sorte une marque de fabrique d'In Flames, et je ne considère pas comme une bonne idée d'avoir modifié le mixage... Modification très présente dans le premier single de Sounds of a playground fading intitulé Deliver us.



Par contre, comme dit précédemment, cet album contient des titres au pouvoir émotionnel considérablement puissant, tels que Fear is the weakness avec son intro toutes en volutes guitaristiques et son rythme cassé, contrasté entre couplets saccadés et refrain très fluide...

It's not meant to be easy but you drag us down
Burden of the evidence grows

The same road for far too long
It's not meant to be
We're losing identity


 ... ou Ropes, ses paroles justes, réalistes et touchantes... Ces chansons formidablement construites (quoiqu'un peu courtes, si l'on doit y trouver un inconvénient), ainsi qu' Enter tragedy, très violente, pleine de furie et toute en rapidité (elle ferait d'ailleurs penser au "vieux" In flames plus que le reste), ont ma préférence sur cet opus à la hauteur de raisonnables espérances  de mélomanes metal, largement écoutable pour les fans d' In Flames.

If this would be your last breath
Would that change a thing? Dive head first into the fire
If you just let me, I will find a way
To ease your mind and for you to stay
And I will untie all the ropes
It's hard for me, but believe me, I'm trying


Egalement une outro de l'album juste magnifique, délicate et torturée... un bonheur pour une fin.

Rien de décevant dans cet opus typique du groupe à proprement parler, si ce n'est qu'après avoir attendu trois ans pour du neuf, on s'attend toujours à tort à quelque chose de spectaculaire.

Et comme nous savons tous bien que le studio n'arrive pas à la cheville du live, et ce surtout lorsqu'on parle d'In Flames... Nous verrons ce que Sounds of a playground fading donne en concert !

In Flames jouent à l'Olympia de Paris le 28 novembre 2011, qui n'a pas encore sa place ?
Can't wait ! Restez donc à l'affût début décembre pour un live report tout en sensations...

Enter tragedy, slash my soul
Why is it a part of the plan?
Do you question me? I question you!




I say vanish... through the Jester's door.

jeudi 23 juin 2011

& INTERVIEW - Arthur de Pins


Arthur de Pins, auteur de BD dont je vous ai parlé en mars dernier, a récemment reçu le Prix du Truc d'Or au festival de bande-dessinée de Lyon pour le premier tome de La marche du crabe.



 Cette série, précédée et inspirée d'un court-métrage,  nous conte l'histoire d'une espèce de crabe au destin particulièrement lamentable : en effet, le crabe carré ne peut pas tourner. Vous avez bien lu, il est bloqué en marche avant-marche arrière, et est donc la risée du monde marin, ce qui donne un album touchant et cocasse à la fois, et rend impatient de connaitre la suite (prévue pour la rentrée).

J'ai donc eu le bonheur d'interviewer l'auteur de La marche du crabe, mais aussi de Zombillénium et de Péchés mignons dont je vous avais parlés dans l'article susmentionné ! Voici le résultat de cet échange pour le moins enrichissant :


AdY : Avec vos nouvelles séries La marche du crabe et Zombillénium, vous vous êtes éloigné des thématiques sexy pour lesquelles vous êtes maintenant connu et reconnu dans le monde de la BD contemporaine. Overdose de vos personnages phares, envie de changement ou êtes vous simplement orienté vers d'autres idées ?

Arthur de Pins : Un peu des trois. Disons que la thématique érotique/humour n’est pas inépuisable, et puis Péchés Mignons est un petit succès qui m’est tombé dessus un peu par hasard. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ces 4 tomes, mais mon désir de faire de la BD d’aventures a finalement repris le dessus.



AdY : Combien de tomes Zombillénium va-t-il compter ? Chaque tome sera-t-il axé sur un personnage comme le premier se centre sur Gretchen ?

Arthur de Pins : Il y a pour l’heure 4, voire 5 tomes de prévus avec une fin prévue elle aussi, un peu comme un cycle qui se boucle. En effet, le rôle du protagoniste va tourner : dans le tome 2, ce sont davantage Francis, le vampire qui dirige le parc et Sirius, le squelette délégué du personnel, qui seront mis en avant. Je souhaite que le personnage principal soit le parc lui-même, même si au cours des 4 (ou 5) tomes, il y a un peloton de tête.



AdY : D'où vous est venue l'idée du parc d'attraction macabre de Zombillénium ? et celle des crabes au chemin linéaire ?

AdP : A l’origine de Zombillénium, il y a eu ce coup de fil de Frédéric Niffle, rédacteur en chef de Spirou, qui m’a passé commande, il y a 3 ans, d’une couverture spécial Halloween. Tout excité que j’étais de renouer avec l’univers fantastique et les monstres, je lui ai pondu ceci:




Il s’est alors passé quelque chose d’incroyable : Fred me propose carrément d’en faire non pas une histoire courte, non pas un album, mais carrément une série. Tout seul. Comme ça. Je ne lui serai jamais assez reconnaissant de m’avoir donné le feu vert. Seulement, n’étant pas un passionné du genre littéraire ou cinématographique vampires ou zombies, j’ai voulu ajouter un décalage : la vie d’entreprise. Les monstres, c’est encore mieux quand ils se retrouvent devant une machine à café.

L’idée des crabes m’était venue il y a plus longtemps, alors que je cherchais un scénario de court-métrage. Tout comme pour Spirou, c’est cette fois mon producteur, Jérémy Rochingneux, qui m’a poussé dans une voie nouvelle et décalée. Il m’a dit « ras le bol des courts métrages intimistes, t’as pas une idée…je sais pas, moi… avec des animaux ? ». Je lui ai ressorti Les Crabes du placard et cela a abouti à ce court-métrage, devenu projet de série (avorté) , puis projet de long-métrage (en stand-by), puis enfin BD.

La leçon de ces deux albums, c’est que le rôle des éditeurs ou producteurs n’est pas seulement d’attendre que l’auteur leur balance des projets sous le nez, mais parfois de les « provoquer » pour qu’ils accouchent de quelque chose de nouveau. Une métaphore de très mauvais goût compare souvent le producteur au papa et l’auteur à la maman, qui porte le projet à maturation. Ce n’est pas complètement faux.




AdY : Si chacune de vos séries devait avoir un hymne ou une bande originale, quels seraient-ils ?

AdP : Pour les crabes, je pense à un mix entre l’Internationale et la (vieille) musique du générique de Thalassa. Quant à Zombillénium, ce serait du heavy metal bien sataniste sur les bords !

 AdY : Vous avez récemment parlé d'un nouveau projet à venir avec Fluide Glacial, pouvez-vous nous en dire plus ?

AdP : Alors en fait, c’est trop peu développé dans ma tête pour que j’en parle. Ça n’en est qu’au stade embryonnaire, mais dès que je connais le sexe de l’enfant, je te le fais savoir ! (Et hop, on continue dans la métaphore maternelle…)



AdY : J'y compte bien ! Sinon...Vous travaillez exclusivement sur Illustrator pour créer et finaliser vos dessins. Pourquoi privilégier ce medium ? Comptez-vous utiliser d'autres mediums pour de futures séries ou illustrations ?


AdP : Illustrator est pour moi l’outil de dessin par excellence, dans la mesure où l’on a un contrôle total sur le trait et les formes. Peu de dessinateurs BD l’utilisent et je trouve ça dommage. Bien sûr, les adeptes du « trait fougueux » n’apprécient guère le côté mécanique du vectoriel. On retrouve le même affrontement qu’entre les peintres romantiques et néo-classiques au XIXe : la fougue contre le flegme, et tout le cortège de discussions stériles qui vont avec. Imagine qu’en musique, les Têtes Raides critiquent Daft Punk sous prétexte qu’ils utilisent des logiciels. Impensable, non ? …En BD, si !

AdY : Ces préjugés n'ont-ils pas causé de difficultés au début de votre carrière d'auteur ?

AdP : C'est vrai qu'au début, mes collègues étaient un peu dubitatifs. Non seulement à cause de la technique et de l'absence d'originaux (il y a un culte du trait sur papier en BD, voire un fétichisme de la part de certains collectionneurs. Chose qui n'existe pas dans le dessin animé par exemple, où c'est le produit fini qui compte), mais aussi parce que je n'avais pas le parcours-type de l'auteur de BD, à savoir : fanzines=>publications dans des petits magazines=>premières planches=>collectifs=>séries, etc...). J'arrivais directement de l'illustration et de la pub et ma permière BD (Péchés Mignons 1) s'est bien vendue, donc cela m'a valu quelques railleries. Heureusement, les auteurs transfuges qui débarquent d'autres horizons sotn de plus en plus nombreux et le cliché du dessinateur alternatif-rock-bière a tendance à s'effriter.



AdY : Y aurait-il un ouvrage en particulier que vous souhaiteriez conseiller aux lecteurs du blog ?

AdP : Le meilleur album que j’ai lu dernièrement est Quai d’Orsay de Christophe Blain. Cet auteur a un talent incroyable pour faire bouger ses personnages. Dans ses albums, les mouvements du corps sont aussi expressifs que tout le reste. Qualité que l’on retrouve aussi chez Catherine Meurisse (Mes hommes de lettres).



AdY : L'oeuvre dont vous auriez aimé être l'auteur s'il en est une ?

AdP : L’œuvre dont j’aurais aimé être l’auteur n’est pas une BD, mais un album-concept qui est aussi un film et un dessin animé. Il s’agit de The Wall de Pink Floyd. C’est à la fois intimiste et universel. Ça parle de l’isolement, des trauma d’enfance, de rébellion, de la vie d’adulte, et tout ça, de manière poétique et visionnaire. L’image des marteaux qui défilent : quelle idée de génie ! Un pur chef d’œuvre animé par un autre génie : Gerald Scarfe. A l’issue du concert de Roger Waters le mois dernier à Bercy, je suis ressorti content mais un peu triste en me disant : « Bon, bah, ça, ça a été fait. Que me reste-t-il ? »

Couverture du tome 2 de Zombillénium

Un grand et indénombrable MERCI à Arthur de Pins d'avoir répondu à ces quelques questions, et rendez vous à la rentrée pour les prochains tomes des Crabes et des aventures en territoire Zombie !



mardi 21 juin 2011

& VOIR - "Le Roi Lion" de Walt Disney

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur et me fait perdre toute objectivité, j'ai nommé ce chef d'oeuvre de Walt Disney que nous connaissons tous : Le Roi Lion.
Je suppose que cette fois, le sujet ne sera donc une découverte pour personne, mais ce dessin animé mérite tout simplement d'être mentionné comme faisant partie de la culture contemporaine... malgré la déchéance ignare des enfants d'aujourd'hui.

A l'infini, tu t'éveilles aux merveilles, de la terre... qui t'attend et t'appelle...



 Aujourd'hui adapté en comédie musicale, le Roi Lion se prolonge dans les coeurs sous de nouvelles perspectives et le musical semble avoir autant de succès auprès du public qu'il a fait l'unanimité sous les crayons des studios Disney. D'ailleurs, si quelqu'un a une place et un billet d'avion qui traînent et dont ils ne savent pas quoi faire... faites moi signe !

Le topo ? Simba est le fils de Mufasa, roi de la Terre des Lions, un territoire où les animaux vivent en harmonie en suivant le cycle de la vie. Hélas, l'infâme et envieux Scar, oncle de Simba, s'empare du territoire avec ses sbires les hyènes en tuant Mufasa et en chassant un Simba convaincu que tout est de sa faute... Mais après un long chemin loin de tout cela, dans la philosophie du Hakuna Matata, Simba se réveille grâce à son amie d'enfance (et tellement plus encore) Nala et revient réclamer son dû en glorieux roi qu'il se doit d'être.

Une histoire qui paraît idéale pour créer un bon Disney et pourtant, tout ça n'était pas gagné et le scénario ainsi présenté a bien failli ne jamais voir le jour : en effet, parmi les grands du studio Disney, personne ne s'enthousiasmait pour cette aventure de lions dans la savane. Les dessinateurs les plus reconnus ont rejeté l'idée et n'ont pas voulu s'y coller, laissant ce soin à l'équipe moins glorieuse mais tout aussi talentueuse du studio. Ils doivent aujourd'hui s'en mordre les doigts, car ces gens se sont battus avec ardeur pour faire de ce dessin animé le meilleur Walt Disney et montrer à tous que tout ça pouvait marcher !
Pari réussi avec, par exemple, toutes ces chansons devenues des hymnes, voire des devises en toutes langues.

Ces mots signifient, que tu vivras ta vie... Sans aucun souci, philosophie,


Sans compter l'action parfaitement dosée, des personnages aussi divers et riches qu'attachants, juste ce qu'il faut de larmes pour briser un petit coeur, de l'amitié haute en couleurs et, bien entendu, de l'amûr (il faut bien perpétuer le cycle de la vie...), le Roi Lion ne pouvait que marcher ! C'est un cadeau que Disney a fait à ses fidèles admirateurs, petits et grands.

On remerciera encore cette équipe de dessinateurs et scénaristes d'y avoir cru... Pour moi en tout cas, c'est toujours le même bonheur de le revoir que quand j'avais cinq ans.

Et vous, votre film fétiche de Disney, c'est lequel ?

Et pour finir, une petite vidéo de la chanson qui me fait à coup sûr retomber en enfance, qui me remets du baume au coeur, me rend le sourire quand je l'ai perdu... (et qu'au passage j'interprète à la perfection, oui oui) : Je voudrais déjà être roiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Sans jamais dire où je vais, [ce lion a une tête de mule] je veux faire ce qui me plaiiiiiiiiiiiiit !



Excusez moi chère Madame mais... J'étouffe !


jeudi 2 juin 2011

& REGARDER - Benjamin

Benjamin est un dessinateur et auteur de manhua (BD chinoise) qui travaille exclusivement à la tablette graphique. Ses oeuvres pour la plupart figuratives sont directement inspirées des rues de Pékin où il travaille depuis 1996. Des rues colorées, bouillonantes, mélancoliques et violentes, pleines d'une jeunesse abîmée.
Dans ses trois premiers one shot (manga en un seul tome), à savoir Remember, Orange, et One day, il nous livre des histoires courtes sur l'adolescence chinoise, la mélancolie -notion qui lui est chère- , et le (dés)espoir dans le futur.

Ces historiettes sont toujours accompagnées d'un recueil d'illustrations toutes plus émouvantes les unes que les autres, expliquées par l'auteur en annexe.

En 2010, Benjamin a publié Savior, un nouveau one shot que je n'ai pas encore trouvé pour le commenter, mais que je vous invite à découvrir en même temps que moi prochainement, rien que pour la beauté du style.

Bien que tout son travail soit fait par ordinateur, le profane se méprendra facilement, croyant avoir affaire à un peintre en admirant son travail à la réalisation parfaite, fluide, nerveuse et douce à la fois.
Benjamin a également cette particularité non négligeable d'être un de ces artistes asiatiques qui ne rechignent pas à représenter leurs congénères sous leur plus touchante réalité, sans avoir recours à l'effet "manga" qui européanise inévitablement les traits des personnages... Une distinction qui lui donne un cachet supplémentaire.

Pour ceux qui auront eu la malchance considérable de constater l'existence de la "chanteuse" Jena Lee, Benjamin a dessiné pour ses clips, notamment J'aimerais tellement ou  Je me perds... Si cela vous tente de regarder (en mute pour les moins courageux), c'est par là.

Benjamin a également créé récemment une courte histoire parue chez Marvel dans le mini format SkyDoll : Spaceship Collection aux Etats Unis, inspirée de la fameuse bande dessinée SkyDoll (A.Barbucci / B.Canepa)

Le personnage d'une Aquarienne (SkyDoll) vu par Benjamin
  Pour voir plus de ses oeuvres vous pouvez également vous rendre sur son blog, mais vous serez prévenus : tout est en chinois !

Benjamin est donc un illustrateur à la sensibilité exacerbée, traduite par ses observations précises du monde qui l'entoure, des personnalités qui passent autour de lui, qui se touchent sans se connaître... Le travail du personnage, surtout féminin, est une des clés de l'oeuvre de Benjamin qui quand il ne fait pas d'histoires à travers ses bandes dessinées, nous en raconte tout de même à travers un visage, une expression ou une attitude. La vision de cet artiste donne envie de mieux connaître la jeunesse chinoise, de s'y intéresser, et de la comprendre...


L'affiche dédicacée que j'ai eue à Japan Expo 2007... Un désespoir violent et magnifique.

dimanche 15 mai 2011

& ECOUTER - Dreamshade, "What silence hides"


Dreamshade, nouvelles étoiles du death metal mélodique signées depuis peu chez Spinefarm (Universal Music), ont sorti leur premier album  What silence hides  à dimension mondiale à la fin du mois de février 2011. Plus de détails sur ce à quoi s'attendre  la première écoute.

Les italiens de Dreamshade nous délivrent ici un opus frappant, au fini incroyablement mûr pour un premier album.
Le scream est aigu, nerveux mais étonnamment mélodieux, laissant parfois place à une phrase ou deux en clean, bouffées d'air frais dans une complainte enragée.
L'album dans son ensemble est très harmonieux, avec un clavier particulièrement mis en valeur, notamment sur les chansons Eternal et Erased by time. Dreamshade n'ont peut-être pas le privilège ni la prétention de faire quelque chose d'exceptionnellement original sur cet album, l'originalité étant de toute manière devenue une denrée rare dans le monde du death metal (et de la musique en général). Mais ils ont cependant le talent indéniable d'alterner les passages très rythmiques, saccadés, avec des guitares frénétiques qui font respirer à l'envers, et les envolées mélancoliques, quasi-oniriques, qu'on pourrait reprendre pour des berceuses si le chant n'était pas si vindicatif, ramenant impérieusement l'auditeur dans l'ambiance. Les chansons What silence hides, qui introduit l'album à la perfection, Revive in me  ou Only memories remain sont de glorieux exemples de ce savant dosage.

En clair, un album qui s'écoute avec plaisir, du sang neuf dans un style très marqué, qui donne envie de bouger, de s'exprimer, et qui incite à penser que le death mélodique a encore de beaux jours devant lui avec une telle relève.

Pour écouter What silence hides , fortement conseillé aux amateurs de metal en mal de nouveaux groupes à pouvoir enfin complimenter sincèrement , rendez vous sur leur Myspace ou sur Deezer pour s'écouter l'album en entier.

Et une fois séduits, sachez que Dreamshade sont à l'affiche du Metalfest 2011, qui se déroule du 26 au 29 mai à Pratteln, en Suisse !


mercredi 4 mai 2011

& LIRE - "Métamorphose en bord de ciel" de Mathias Malzieu


Malzieu, le fabricant de rêves, est de retour cette année avec Métamorphose en bord de ciel (2011), un ouvrage digne de son éminent prédécesseur La mécanique du coeur (2007).

Récemment, une charmante personne de mon entourage m'a rapporté une édition collector de ce livre. Une version qui a non seulement la particularité d'être illustrée par de nombreux et talentueux artistes inspirés par l'oeuvre de Mathias, dont Lostfish et Benjamin Lacombe, pour ne citer qu'eux...

MAIS : mon livre est également *roulement de tambour* ... dédicacé par Malzieu!
Je laisse pénétrer cet écoeurant mais irrésistible étalage de trophée dans vos esprits.


J'ai commencé à lire Métamorphose en bord de ciel un lundi de Pâques au temps girouette, oscillant entre éclaircies et pluie battante. Et c'est sous l'orage grandissant que malgré tout, la plume de Mathias Malzieu a su ensoleiller mon après-midi.

"La voûte céleste m'hypnotisait, j'en aurais dévoré les nuages."

L'histoire ? Tom Cloudman rêve d'envol et de spectacle, se retrouve pro de la cascade ratée, et toutes ces mises en scène ont un prix: il se retrouve cloué dans un lit d'hôpital, une Betterave (nom qu'il donne à son cancer) accrochée à sa colonne vertébrale...

"Curieusement, la Faucheuse et son cortège d'ombres approchant, on voit mieux la vie."

Mais cette tournure tragique du destin n'émousse pas le moins du monde sa determination et ses rêves de rejoindre les oiseaux ! Ainsi il découvre, après sa rencontre avec une étrange femmoiselle, qu'à travers un compromis, un échange, il peut troquer cette vie contre une toute neuve... à certaines conditions.


Illustration de Lostfish pour Métamorphose en bord de ciel.

On retrouve dans ce livre l'art de la comparaison contemporaine et poétique à la fois de l'auteur, qui mêle avec talent des expressions familières avec des mots qui font rêver. Il parle toujours par images, transforme les scène de ses livres et particulièrement celles de celui-ci en visions pleines d'images oniriques ou cocasses, donnant l'envie de se fondre à toute berzingue dans son imaginaire.
Mathias Malzieu transcrit à nouveau, via les pensées de son héros, la phobie des hôpitaux dont il nous faisait déjà part dans Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.
On remarque aussi quelques clins d'oeil à la demoiselle de son coeur, Olivia Ruiz, que l'on peut reconnaitre dans le physique d'Endorphine la femmoiselle, ou dans les citations relatives à ses chansons.

"C'est le temps des grandes métamorphoses."

Ce qui frappe automatiquement dans cet ouvrage aussi, c'est la prééminence de la musique, de la notion de mélodie complètement omniprésente, qui dévoile un peu plus l'auteur à travers le chant d'Endorphine et de Tom, le piano à oiseaux, les références à Johnny Cash... La musique, couplée à l'amour, est vécue comme un vecteur de bonheur et surtout comme une thérapie pour notre héros malade mais vaillant.

"Feux d'artifice dans mes veines. Je suis l'homme le plus vivant du monde ! Je viens de naître ! Phénix en pyjama !"

Au risque de me répéter, j'insisterais tout de même sur la capacité extraordinaire de Malzieu à orner le visage de ses lecteurs de larmes et d'un sourire dans le même temps.

"La joie mêlée à l'air frais produit des larmes d'excellente qualité."

Une histoire courte mais intense, un concentré d'émotions volatiles qui nous parle de la Vie, de l'Amour, de l'amour de la vie et de l'espoir... et qui paraît à la fois très personnelle, une invitation à mieux connaître celui qui tient la plume, à nous faire partager un peu de son journal intime en quelque sorte.

Vous pourrez écouter ou lire des extraits du livre sur son site dédié.
Et je vous invite à écouter cette chanson de Mutemath dont l'ambiance et les paroles se marient parfaitement avec le livre à mon humble avis...

We were born to, we were born to, we were born to fly
You and I, we're summoned to the sky...

Illustration par Benjamin Lacombe pour Métamorphose en bord de ciel.

jeudi 14 avril 2011

& ECOUTER - Mutemath

Il est temps de rétablir l'éclectisme musical sur ce blog pour l'instant exclusivement metal.




Mutemath, ou ma dernière passion, que dis-je, ma passion, mon hystérie musicale. Si je pouvais les écouter en intraveineuse pour mieux m'en imprégner, je deviendrais une pure junkie. Tout simplement parce que ce groupe est un parfait remède contre la morosité, et que leur musique ne peut que faire l'unanimité lorsque l'on commence à se pencher dessus, surtout maintenant qu'ils ont annoncé l'arrivée prochaine (Septembre 2011) d'un nouvel album!

Mutemath est un groupe de postrock, et tellement plus encore, originaire de la Nouvelle-Orleans, et déjà heureux papa de deux opus , dont l'éponyme Mutemath, et le dernier non moins parfait, Armistice. Tout cela sans compter l'EP Reset, court mais surprenant par sa diversité rythmique.
Ils sont capables d'accompagner n'importe quelle émotion !
Vous vous sentez mélancolique, heureux, enjoué, triste, amoureux ou dépressif: il y a du Mutemath pour ça.
Il est souvent fait remarquer que bien qu'on les classe « postrock », ils ont un style bien à eux, oscillant sur des rythmes qui pourront plaire aux amateurs de Jamiroquaï (Armistice ) comme à ceux de Police  en mieux ( Chaos )  ou encore d'Archive avant la déchéance de l'album " Controlling Crowds " (la magique Clipping), avec la voix particulière, au ton aigu, doux et un peu cassé, la voix complètement planante du chanteur et pianiste, Paul Meany. Il m'est d'ailleurs arrivé plusieurs fois d'entendre comparer sa voix à celle de Jared Leto, pour les amateurs...


Paul Meany et son clavier


Peu connus dans nos contrées, ils ont déjà fait leur trou aux Etats-Unis, lancés par leur interprétation du générique de Transformers, et plus récemment grâce à la punchy Spotlight, figurant dans le premier volet de la saga Twilight. A ce propos, je vous conseille le clip de cette chanson qui, si on aime regarder des clips, est fort sympathique. Très simple, mais amusant et agréable à regarder.




Voilà, donc écouter Without it, Peculiar people ou Electrify, c'est une bouffée d'air frais dans n'importe quel état d'esprit, entre du sombre Insomnium, du déjanté Mindless Self Indulgence (article à paraître) et du puissant In Flames, une petite note de légèreté qui fait du bien au coeur.
Leurs albums, de l'EP à Armistice, sont tous pleins de perles et de suprises si diverses qu'il serait difficile d'en désigner un meilleur que les autres. On pourrait peut-être qualifier l'ambiance générale d'Armistice de plus funky et entraînante que celle de Mutemath, qui détient d'ailleurs la douce et belle You are mine, et qui donne un peu le ton de l'album.


jeudi 31 mars 2011

& CRIER - Anti-culture.

& DRAMA

On fera l'impasse sur le côté « partage de connaissances » aujourd'hui, parce que j'ai envie de hurler comme si on allait m'arracher le cerveau avec une cuillère à soupe. L'idée, c'est que métaphoriquement, c'est à peu près ça.

J'en ai marre de la pseudo-culture dans laquelle on plonge les gosses (surtout les gosses, mais pas que) aujourd'hui. J'en ai marre qu'on barre les chemins et qu'on brise les ponts vers l'imagination en les flanquant devant du pré-mâché (télévision, jeux vidéos) à haute dose pour avoir la paix, explosant souvent dès l'enfance leur capacité à s'exprimer, à créer et à penser différemment.

J'en ai marre qu'on choisisse la facilité en suivant comme des moutons de Panurge l'américanisation grandissante et profondément nuisible à la diversité culturelle.
Bien sûr, l'américanisation n'a pas que des mauvais aspects. Au niveau cinéma, ils gardent brillamment la main haute à mon humble avis, malgré tout ce que l'on pourra cracher contre les blockbusters. Au moins la plupart du temps, c'est bien fichu. Ok, sauf quand ils essaient de reprendre Dragon Ball...
Mais voilà, c'est trop facile d'y céder plutôt que de se créer des idées bien à nous, c'est trop facile de suivre plutôt que de marcher à contre-courant. Alors c'est comme ça pour à peu près tout, et on va tous finir étouffés si on garde pas un peu de force de caractère pour s'affirmer, au moins un peu. Cette constatation n'est pas un appel à l'anarchie ni même à la rebellion, mais seulement à l'expression de soi.

J'en ai marre de la publicité. On n'y échappe plus, quoiqu'on fasse. La publicité est toute-puissante. Elle a mis son temps à s'immiscer sur le web, mais même là, elle vient nous pourrir la vie, parce que sans publicité, les sites ne vivent plus. Sur ce blog, je pourrais aussi faire de la publicité le jour où j'aurais envie de tirer de l'argent de mes bavardages. C'est déjà une chance que sur Blogspot, on ait encore le choix d'en afficher ou non. Le nombre de blogs à l'interface complètement fichue en l'air à cause de bannières parsemées en travers du développement détaillé d'un article intéressant...

J'en ai marre de la télévision et de son culte à la déchéance culturelle avec toutes ces émissions -lobotomies qu'elle ose appeler du divertissement. Des émissions qui au lieu d'élever un minimum le consommateur dans ses moments de détente, de l'amuser ou le divertir de façon ludique et/ou créative l'abrutit complètement en se mettant à son niveau voire pire, un niveau qui avoisine dangereusement la nullité cosmique. J'ai nommé le diable : la télé-réalité.
On espère, avec la polémique et le bide inavoué qu'est en train de se prendre « Carré Viiip », le nouveau bébé défiguré de TF1, que cette mode est enfin en train de s'essouffler. On ne peut plus justifier le fait de regarder de telles aberrations. Si encore ils en faisaient une série, qu'ils avouaient que tout le monde a un script, qu'ils en fassent un « plus belle la vie » version people, au moins il y aurait un procédé créatif ! Médiocre, certes, mais enfin.

& HAPPY END

Alors maintenant, j'ai envie qu'on ferme tous les yeux trente secondes et qu'on respire un grand coup. On ne le fait plus assez, ni assez soigneusement.
<inspirez>
<expirez>
Répétez l'opération jusqu'à ce que vous sentiez que votre cerveau fonctionne à nouveau de façon fluide.

Cela ne changera rien de râler, comme j'aime tant le faire en faisant partie du peuple français et de sa fâcheuse tendance à l'ouvrir (et rarement quand il le faut en général), mais par contre, cela fait un bien fou. Une vraie catharsis pour mon cerveau torturé (toujours par la même cuillère à soupe).

Non, je n'ai pas de solution à tout cela, à proprement parler. Mais cela servira au moins à exprimer un but que je me suis fixé : j'essaie, à travers ce blog, ces mots, ces articles de faire vivre une petite flamme de passion dans les yeux de tous ceux qui aiment des tas de choses sans pouvoir, sans vouloir ou sans savoir en parler. D'éveiller de l'intérêt, de créer un besoin de se passionner, d'étaler mon petit bagage de culture chérie sur ma petite tartine beurrée pour vous l'offrir en cadeau. Après, si vous n'aimez pas son goût, car tout est personnel et subjectif, libre à vous de recracher, de la jeter. Mais mon objectif est que vous appréciiez, et que la prochaine tartine, nous puissions la partager.