vendredi 9 décembre 2011

& LIVE REPORT - Fink à la salle P.Bailliart de Massy - 24 novembre 2011

En tournée depuis quelques mois pour promouvoir son quatrième et très bon opus Perfect Darkness (sorti en juin 2011), l'anglais Fink m'a littéralement mis une claque au cœur.
J'allais voir Fink à Massy presque en touriste, arrivant à la dernière minute, après la première partie (grâce ou à cause - je ne le saurais jamais - des transports parisiens et de leur charme aléatoire...), et pensant passer une bonne soirée tranquille et sans prétention, après la folie Machine Head de la veille...
Mais ce show se hisse aisément dans le top five des meilleurs moments live de toute ma vie.




Nous sommes arrivés juste à temps pour voir Fink entrer en scène, avec l'excellente et attendrissante Biscuits, extraite de l'album Biscuits for breakfast.

 over a barrel, or over my trolley
over the desk it's all the same
pushing the message don't hate the player hate the game
s'all the same

Sonorités calmes, apaisantes mais groovy, entrecoupées de sons plus folk, une voix tantôt soul, tantôt bluesy mais toujours empreinte d'une émotion vibrante ... tout cela couplé à une technique folle et un amour de jouer plus que transparent : voilà l'équation Fink, idéale pour tout mélomane averti ou profane, compréhensible par toute personne ayant une sensibilité musicale. Le genre d'homme qu'il FAUT voir en concert, tout en sachant que ses musiciens n'étaient pas en reste qualitativement parlant. Une telle polyvalence musicale laisse rêveur, faites-moi confiance.

Les extraits du nouvel album, encore inédit à mes oreilles à ce moment, remplirent leur rôle à merveille en rendant directement accro à leur ligne épurée mais savamment étudiée, leurs paroles touchantes, humaines et contemporaines. Un album représenté à merveille par Yesterday was hard on all of us, dont l'interprétation live fut un pur bonheur... Celui de Massy étant presque introuvable sur YouTube, cette version est celle de Paris, en juin, juste après la sortie de l'album.


Because, because
Our paths - they crossed
Yesterday was hard on all of us...
On all of us...

Hormis cette félicité auditive, le show était parfait en tous points : la petite et très bien faite salle P. Bailliart de Massy se prêtait remarquablement bien à l'atmosphère musicale intimiste et personnelle voulue par Fink. De plus, l'éclairage, à base de sortes de lampes de bureau multiples à intensité variable donnait une chaleur touchante à la scène, accompagnées par des images d'ambiance projetées sur des panneaux décalés... toujours admirablement en accord avec le ton, les paroles, la couleur des chansons.

Et pour le rappel, Fink m'a fait un plaisir très personnel (pourquoi pas?).
Il est revenu et tout seul, avec sa guitare et son micro, nous a joué ma fétiche Pretty Little Thing, dernière chanson du set et que j'attendais depuis le début...
Magnifique. Une folie acoustique qui a valu des couinements de joie admirative de la part de mes deux compagnons (tous deux guitaristes), et qui a rempli mon coeur de bonheur pour un moment.


When she leaves
She's just asking
To be followed
When she walks out
All she wants is
To be lead
All my boys say
She's just asking for it

And I aint sayin' nothing

jeudi 1 décembre 2011

&LIVE REPORT : Machine Head au Zénith de Paris - 23 Novembre 2011

Enfin ! Des mois, voire des années que j'attendais ce concert, à savoir... après avoir découvert l'excellent The Blackening, un incontournable pour tout fan de metal un tant soit peu objectif, et encore davantage après la sortie de Unto the locust, petit dernier du groupe. Autant dire que je me suis littéralement précipitée sur les places, puis vers le Zénith de Paris, ce mardi de Novembre 2011.


Il est maintenant crucial de rester chronologique pour bien mettre le lecteur dans l'ambiance.
D'une part, nous le savions depuis le départ, il y avait trois premières parties au concert de Machine Head. Nous le savions tous et pourtant, l'espoir de leur suppression totale ou partielle était lové dans un coin de quasiment tous les esprits présents ce soir du 23 novembre.
Voyez plutôt ! Le public a tout d'abord dû faire face à un groupe inconnu au bataillon , The Darkest Hour, qui nous ont tout bonnement servi une chanson longue d'environ une demie-heure, avec des pauses toutes les quatre ou cinq minutes pour faire croire que c'en étaient plusieurs différentes.
Soit.
Par la suite sont arrivés les très attendus par certains Devildriver, qui par leur caractère inconnu également pour  votre serviteur m'ont permis d'exprimer un point de vue totalement objectif : une set list sans originalité, très moyenne, couplée à un jeu de scène hautain, distant, une absence quasi-totale d'interaction avec le public, les membres du groupe donnaient l'impression d'être à l'usine et étaient probablement vexés d'être avant les non moins attendus par certains (mais certains autres) teenagers efflanqués de Bring me the horizon. Ajoutez à cela la ressemblance flagrante du chanteur de Devildriver avec un Oompa-Loompa (Tim Burton, Charlie & la chocolaterie) version trüe-metal et un bassiste gonflé aux stéroïdes en tee-shirt moulant, et vous obtenez une décrédibilisation totale de la petite bande.
Pour revenir sans plus attendre à Bring me the Horizon, on leur accordera un show propre, des mélodies nettes et bien exécutées, une prestation satisfaisante - quand on apprécie le metalcore. Cependant, on est en droit de se demander simplement ce que ce groupe d'ados beuglants au leader arborant un massif portrait de chaton sur son tee-shirt (excellent, mais peut-être un prétexte au lynchage dans ce contexte...) faisait en première partie phare d'un concert de Machine Head. Aisé maintenant de comprendre le dépit des Devildriver, ceci n'étant néanmoins pas une excuse pour être une brelle sur scène.

Laissons maintenant là ces mises en bouche fadasses et passons aux choses sérieuses.
Machine Head entrent en scène. On sent immédiatement les années de tournées passées derrière eux, Rob Flynn et ses acolytes sont rodés mais pas blasés, jouent avec expérience et énergie. Presque 20 ans d'existence, ça se remarque !
Ouvrant sur Diary of a Madman d'Ozzy Osbourne, la set list est pleinement épanouissante, égrenant les morceaux du tout dernier et détonnant album Unto the locust en commençant très intelligemment avec la puissante et interpellante  I am Hell, et les alternant avec d'anciens, voire très anciens morceaux (Imperium, Davidian jouée en clôture du live...).

Rob Flynn en début de live, le 23 Novembre 2011


Dans ce show globalement réussi et loin d'être décevant après une attente aussi prolongée, trois moments furent particulièrement poignants et tous situés dans la dernière partie du live, à commencer par Aesthetics of Hate, une perle explosive de The Blackening toute en force et en rage, avec des riffs enflammés et des solos jouissifs qui s'est révélée parfaitement à la hauteur des espérances de tous ceux qui ne l'avaient jamais vue jouée. Une ambiance survoltée, folle et colérique s'est emparée de la salle sous les "jump" scandés par Rob Flynn.
A suivi un discours émouvant du chanteur sur l'amour de la musique et la relation qu'on entretient avec elle, son pouvoir de ralliement et de réconfort, sa flamme salvatrice qui nous amène à chercher une catharsis dans les concerts de metal comme celui-ci... Pour enchaîner sur la divine Darkness Within qui traduit ce sujet, magnifiquement interprétée. Une chanson qui ne marquait pas tant en version studio, d'autant plus à couper le souffle en live, à en mettre les larmes aux yeux tant elle était chargée en émotion et en authenticité.
Quelques chansons plus tard vient le rappel, débuté par... Halo. L'intense et subtile Halo, reprise en chœur par la salle entière. Attendue par tous, elle arrive, placée exactement au bon endroit du show pour nous en mettre plein la vue. Une charge émotionnelle intense, une justesse désarmante dans le ton de la voix, dans le placement des riffs, même dans les pauses... Clairement une réussite sans bavure.

Phil Demmel, soliste du groupe depuis 2003 et sa fashion guitare à pois

En somme, un show qui va tout seul, avec des pics de passion savamment administrée. Seul regret, sa courte durée (1h15). Pour un groupe avec des morceaux réputés pour leur longueur importante, on reste un peu sur sa faim. Cependant malgré cela et la présence de certains fans qualifiables de nuisibles, on vit objectivement un pur moment de bonheur auditif, sans compter la présence du groupe sur scène, à travers les déclarations du chanteur, ou les pitreries du guitariste invectivant les vigiles de rendre les mediators lancés au public au lieu de les garder en poche...

Un très bon souvenir live en somme, à vivre une fois dans sa vie pour constater leur talent de ses propres yeux.

  "  PARIS ! DO YOU FEEL FREE TONIGHT ??!"

Et comment.


The darkness within précédée du speech de Rob Flynn sur la musique.