dimanche 26 décembre 2010

& VIVRE - 30 Seconds to Mars, Londres: live report

30 Novembre 2010 : J'ai risqué ma vie pour ce live.
J'ai subi la neige, un lever plus que matinal malgré une angine carabinée pour me retrouver à hurler comme tout le monde devant les barrières de l'O2 Arena de Londres, une salle impressionnante soit dit en passant.


Laissons là les premières parties si vous permettez, Funeral Party et Enter Shikari ayant uniquement pu me faire constater à quel point certains ont le sens du ridicule.


Par contre, Thirty Seconds to Mars savent se faire attendre avec classe. Dans l'intervalle entre ces deux monuments à l'audio-ennui cités précédemment, cinq percussionnistes nous ont concocté un interlude ma foi intéressant et inhabituel. Puis, durant la (longue et pénible) attente avant leur entrée, fut projeté le très beau clip/court-métrage de "Hurricane", dernier single du groupe, où les percussions prennent d'un coup plus de sens. En parlant de sens, que celui qui aura saisi celui du clip me fasse signe car il me reste encore inconnu à ce jour...


Jared Leto dans le clip d'"Hurricane"


Les lumières s'éteignent enfin. Vingt mille hurlements simultanés plus tard, "Escape" et "Night of the Hunter" s'insinuent dans nos métabolismes, introduisant admirablement "This is war", le dernier Thirty Seconds to Mars.
Contre-jour voulu pour Jared Leto qui débarque comme une apparition dans une ambiance enfumée, embuée, totalement floue et électrisante.Il faut l'avouer tout de suite, Jared était le seul à faire le show. Avec un bassiste aux cheveux constamment devant le visage, et un batteur qui, dans son rôle de batteur, est forcément toujours derrière sa batterie, le chanteur et guitariste a forcément le beau rôle... Dans tous les sens du terme.
Un rôle qu'il a su remplir avec un talent à couper le souffle. Il est plus que rare de voir autant d'implication et de communion avec le public chez un groupe emplissant un 02 Arena. En général ces derniers font leur show millimétré/chronométré, puis quittent la scene sans un merci comme les fonctionnaires de luxe qu'ils sont devenus.
Eh bien, comme vous l 'aurez deviné, cette soirée du 30 novembre m'a emportée à des années lumières de ce triste constat.



Impressionante cette salle, on vous dit.


La salle a vibré, a vécu, s'est soulevée sous les imprécations et les traits d'humour d'un leader au charme et au charisme désarmants. Il ne jouait pas seulement pour nous mais aussi avec nous, des refrains que nous connaissions tous sur le bout des lèvres, les battements de nos coeurs en accord avec la batterie tantôt enivrante, tantôt envoûtante de Shannon Leto.
Les premiers rangs ont dû eux aussi voir une partie du live sur les deux grands écrans qui dominaient la salle, au profit de ceux qui se retrouvent "au fond" et qui ne voient pour ainsi dire rien du tout : une petite scène aménagée a accueilli Jared seul avec sa guitare, le temps de quelques chansons demandées par le public qui l'entourait ("From Yesterday", la sensuelle "Alibi"), avec une mention spéciale pour l'extrait repris de "Bad Romance" (Lady Gaga)... avant de retourner vers la scène principale pendant l'interpretation acoustique de "The Kill" qu'il a terminée avec les musiciens.
Il revint donc vers nous, une passion et un enthousiasme extatiques illuminant ses yeux azur. Il donnait la sensation de partager véritablement quelque chose avec chacun d'entre nous.



Shannon et sa guitare sur L490


Thirty seconds to Mars véhiculent une image mystique à travers un univers à la fois brillant et torturé qui se reflète dans les paroles de leurs chansons, dans leur rapport aux fans et dans l'energie incomparable qui se dégage de leurs prestations live.
Avec une large illustration de leur dernier opus (pas moins de onze chansons sur dix-sept), le groupe a voulu mettre l'accent sur ce nouveau volet ajouté à leurs faits d'armes. Entre un "Closer to the edge" aussi spectaculaire qu'on pouvait s'y attendre en regardant la vidéo, et un "L490" intimiste ave  Shannon à la guitare, on pouvait néanmoins se délecter de quelques anciens titres comme "Attack" (particulièrement puissant) ou la très energique"The fantasy" qui clôtura le live avant les rappels.


On vient à l'un des moments les plus paradoxaux de toute mon existence. Le concert touchant à sa fin, après un "Hurricane" de rappel energique et plein d'émotion, le gourou aux yeux bleus s'est avancé et a demandé au public :
"Qui veut monter sur scène pour "Kings & Queens" ?"

S'en est suivi un tourbillon surnaturel de bras levés et de "moi" hurlés.
Terrassée par mon angine, j'avais trop de mal à me faire remarquer par le chanteur, entendre le "you" magique qui faisait sortir tant de monde autour de moi. Mais là, sortant un peu du report je vais en profiter pour remercier un jeune homme de ma connaissance qui s'est demené pour obtenir ce "you"... et me faire monter à sa place...


Me faire monter !
OUI ! Me voilà sur scène avec Jared Leto ! Oui ! A me battre avec les hystériques pathétiques qui essayaient de le toucher comme s'il était un mignon petit chien. D'où le paradoxe dont je vous parlais : partagée entre le bonheur indicible et le dégoût harassé. Un rêve se réalise, et on voit en même temps l'envers du décor. Il ne nous regardait même pas, respirant l'agacement... Mais il doit en avoir l'habitude. J'étais tellement malade que je n'avais que très peu de réactions, enfermée dans une bulle cotonneuse de "je n'y crois pas encore" et de "c'est merveilleux", bousculée par la réalité stupide, pleine de joie superficielle et d'écrans immortalisant ce moment sans même en profiter.
Mais j'ai été à 20 centimètres d'une de mes idoles. J'ai chanté avec lui, avec eux, devant une salle pleine à craquer. J'ai vécu le moment à rebours, mais tout est là, à gauche dans ma poitrine. Et merci YouTube d'avoir fait le reste.






Celle là, c'est uniquement parce que je trouve sa tronche magique.




Toutes les vidéos ou presque sont des vidéos du live, histoire de vous faire vivre avec moi ce moment inoubliable.