dimanche 15 mai 2011

& ECOUTER - Dreamshade, "What silence hides"


Dreamshade, nouvelles étoiles du death metal mélodique signées depuis peu chez Spinefarm (Universal Music), ont sorti leur premier album  What silence hides  à dimension mondiale à la fin du mois de février 2011. Plus de détails sur ce à quoi s'attendre  la première écoute.

Les italiens de Dreamshade nous délivrent ici un opus frappant, au fini incroyablement mûr pour un premier album.
Le scream est aigu, nerveux mais étonnamment mélodieux, laissant parfois place à une phrase ou deux en clean, bouffées d'air frais dans une complainte enragée.
L'album dans son ensemble est très harmonieux, avec un clavier particulièrement mis en valeur, notamment sur les chansons Eternal et Erased by time. Dreamshade n'ont peut-être pas le privilège ni la prétention de faire quelque chose d'exceptionnellement original sur cet album, l'originalité étant de toute manière devenue une denrée rare dans le monde du death metal (et de la musique en général). Mais ils ont cependant le talent indéniable d'alterner les passages très rythmiques, saccadés, avec des guitares frénétiques qui font respirer à l'envers, et les envolées mélancoliques, quasi-oniriques, qu'on pourrait reprendre pour des berceuses si le chant n'était pas si vindicatif, ramenant impérieusement l'auditeur dans l'ambiance. Les chansons What silence hides, qui introduit l'album à la perfection, Revive in me  ou Only memories remain sont de glorieux exemples de ce savant dosage.

En clair, un album qui s'écoute avec plaisir, du sang neuf dans un style très marqué, qui donne envie de bouger, de s'exprimer, et qui incite à penser que le death mélodique a encore de beaux jours devant lui avec une telle relève.

Pour écouter What silence hides , fortement conseillé aux amateurs de metal en mal de nouveaux groupes à pouvoir enfin complimenter sincèrement , rendez vous sur leur Myspace ou sur Deezer pour s'écouter l'album en entier.

Et une fois séduits, sachez que Dreamshade sont à l'affiche du Metalfest 2011, qui se déroule du 26 au 29 mai à Pratteln, en Suisse !


mercredi 4 mai 2011

& LIRE - "Métamorphose en bord de ciel" de Mathias Malzieu


Malzieu, le fabricant de rêves, est de retour cette année avec Métamorphose en bord de ciel (2011), un ouvrage digne de son éminent prédécesseur La mécanique du coeur (2007).

Récemment, une charmante personne de mon entourage m'a rapporté une édition collector de ce livre. Une version qui a non seulement la particularité d'être illustrée par de nombreux et talentueux artistes inspirés par l'oeuvre de Mathias, dont Lostfish et Benjamin Lacombe, pour ne citer qu'eux...

MAIS : mon livre est également *roulement de tambour* ... dédicacé par Malzieu!
Je laisse pénétrer cet écoeurant mais irrésistible étalage de trophée dans vos esprits.


J'ai commencé à lire Métamorphose en bord de ciel un lundi de Pâques au temps girouette, oscillant entre éclaircies et pluie battante. Et c'est sous l'orage grandissant que malgré tout, la plume de Mathias Malzieu a su ensoleiller mon après-midi.

"La voûte céleste m'hypnotisait, j'en aurais dévoré les nuages."

L'histoire ? Tom Cloudman rêve d'envol et de spectacle, se retrouve pro de la cascade ratée, et toutes ces mises en scène ont un prix: il se retrouve cloué dans un lit d'hôpital, une Betterave (nom qu'il donne à son cancer) accrochée à sa colonne vertébrale...

"Curieusement, la Faucheuse et son cortège d'ombres approchant, on voit mieux la vie."

Mais cette tournure tragique du destin n'émousse pas le moins du monde sa determination et ses rêves de rejoindre les oiseaux ! Ainsi il découvre, après sa rencontre avec une étrange femmoiselle, qu'à travers un compromis, un échange, il peut troquer cette vie contre une toute neuve... à certaines conditions.


Illustration de Lostfish pour Métamorphose en bord de ciel.

On retrouve dans ce livre l'art de la comparaison contemporaine et poétique à la fois de l'auteur, qui mêle avec talent des expressions familières avec des mots qui font rêver. Il parle toujours par images, transforme les scène de ses livres et particulièrement celles de celui-ci en visions pleines d'images oniriques ou cocasses, donnant l'envie de se fondre à toute berzingue dans son imaginaire.
Mathias Malzieu transcrit à nouveau, via les pensées de son héros, la phobie des hôpitaux dont il nous faisait déjà part dans Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.
On remarque aussi quelques clins d'oeil à la demoiselle de son coeur, Olivia Ruiz, que l'on peut reconnaitre dans le physique d'Endorphine la femmoiselle, ou dans les citations relatives à ses chansons.

"C'est le temps des grandes métamorphoses."

Ce qui frappe automatiquement dans cet ouvrage aussi, c'est la prééminence de la musique, de la notion de mélodie complètement omniprésente, qui dévoile un peu plus l'auteur à travers le chant d'Endorphine et de Tom, le piano à oiseaux, les références à Johnny Cash... La musique, couplée à l'amour, est vécue comme un vecteur de bonheur et surtout comme une thérapie pour notre héros malade mais vaillant.

"Feux d'artifice dans mes veines. Je suis l'homme le plus vivant du monde ! Je viens de naître ! Phénix en pyjama !"

Au risque de me répéter, j'insisterais tout de même sur la capacité extraordinaire de Malzieu à orner le visage de ses lecteurs de larmes et d'un sourire dans le même temps.

"La joie mêlée à l'air frais produit des larmes d'excellente qualité."

Une histoire courte mais intense, un concentré d'émotions volatiles qui nous parle de la Vie, de l'Amour, de l'amour de la vie et de l'espoir... et qui paraît à la fois très personnelle, une invitation à mieux connaître celui qui tient la plume, à nous faire partager un peu de son journal intime en quelque sorte.

Vous pourrez écouter ou lire des extraits du livre sur son site dédié.
Et je vous invite à écouter cette chanson de Mutemath dont l'ambiance et les paroles se marient parfaitement avec le livre à mon humble avis...

We were born to, we were born to, we were born to fly
You and I, we're summoned to the sky...

Illustration par Benjamin Lacombe pour Métamorphose en bord de ciel.