dimanche 26 décembre 2010

& VIVRE - 30 Seconds to Mars, Londres: live report

30 Novembre 2010 : J'ai risqué ma vie pour ce live.
J'ai subi la neige, un lever plus que matinal malgré une angine carabinée pour me retrouver à hurler comme tout le monde devant les barrières de l'O2 Arena de Londres, une salle impressionnante soit dit en passant.


Laissons là les premières parties si vous permettez, Funeral Party et Enter Shikari ayant uniquement pu me faire constater à quel point certains ont le sens du ridicule.


Par contre, Thirty Seconds to Mars savent se faire attendre avec classe. Dans l'intervalle entre ces deux monuments à l'audio-ennui cités précédemment, cinq percussionnistes nous ont concocté un interlude ma foi intéressant et inhabituel. Puis, durant la (longue et pénible) attente avant leur entrée, fut projeté le très beau clip/court-métrage de "Hurricane", dernier single du groupe, où les percussions prennent d'un coup plus de sens. En parlant de sens, que celui qui aura saisi celui du clip me fasse signe car il me reste encore inconnu à ce jour...


Jared Leto dans le clip d'"Hurricane"


Les lumières s'éteignent enfin. Vingt mille hurlements simultanés plus tard, "Escape" et "Night of the Hunter" s'insinuent dans nos métabolismes, introduisant admirablement "This is war", le dernier Thirty Seconds to Mars.
Contre-jour voulu pour Jared Leto qui débarque comme une apparition dans une ambiance enfumée, embuée, totalement floue et électrisante.Il faut l'avouer tout de suite, Jared était le seul à faire le show. Avec un bassiste aux cheveux constamment devant le visage, et un batteur qui, dans son rôle de batteur, est forcément toujours derrière sa batterie, le chanteur et guitariste a forcément le beau rôle... Dans tous les sens du terme.
Un rôle qu'il a su remplir avec un talent à couper le souffle. Il est plus que rare de voir autant d'implication et de communion avec le public chez un groupe emplissant un 02 Arena. En général ces derniers font leur show millimétré/chronométré, puis quittent la scene sans un merci comme les fonctionnaires de luxe qu'ils sont devenus.
Eh bien, comme vous l 'aurez deviné, cette soirée du 30 novembre m'a emportée à des années lumières de ce triste constat.



Impressionante cette salle, on vous dit.


La salle a vibré, a vécu, s'est soulevée sous les imprécations et les traits d'humour d'un leader au charme et au charisme désarmants. Il ne jouait pas seulement pour nous mais aussi avec nous, des refrains que nous connaissions tous sur le bout des lèvres, les battements de nos coeurs en accord avec la batterie tantôt enivrante, tantôt envoûtante de Shannon Leto.
Les premiers rangs ont dû eux aussi voir une partie du live sur les deux grands écrans qui dominaient la salle, au profit de ceux qui se retrouvent "au fond" et qui ne voient pour ainsi dire rien du tout : une petite scène aménagée a accueilli Jared seul avec sa guitare, le temps de quelques chansons demandées par le public qui l'entourait ("From Yesterday", la sensuelle "Alibi"), avec une mention spéciale pour l'extrait repris de "Bad Romance" (Lady Gaga)... avant de retourner vers la scène principale pendant l'interpretation acoustique de "The Kill" qu'il a terminée avec les musiciens.
Il revint donc vers nous, une passion et un enthousiasme extatiques illuminant ses yeux azur. Il donnait la sensation de partager véritablement quelque chose avec chacun d'entre nous.



Shannon et sa guitare sur L490


Thirty seconds to Mars véhiculent une image mystique à travers un univers à la fois brillant et torturé qui se reflète dans les paroles de leurs chansons, dans leur rapport aux fans et dans l'energie incomparable qui se dégage de leurs prestations live.
Avec une large illustration de leur dernier opus (pas moins de onze chansons sur dix-sept), le groupe a voulu mettre l'accent sur ce nouveau volet ajouté à leurs faits d'armes. Entre un "Closer to the edge" aussi spectaculaire qu'on pouvait s'y attendre en regardant la vidéo, et un "L490" intimiste ave  Shannon à la guitare, on pouvait néanmoins se délecter de quelques anciens titres comme "Attack" (particulièrement puissant) ou la très energique"The fantasy" qui clôtura le live avant les rappels.


On vient à l'un des moments les plus paradoxaux de toute mon existence. Le concert touchant à sa fin, après un "Hurricane" de rappel energique et plein d'émotion, le gourou aux yeux bleus s'est avancé et a demandé au public :
"Qui veut monter sur scène pour "Kings & Queens" ?"

S'en est suivi un tourbillon surnaturel de bras levés et de "moi" hurlés.
Terrassée par mon angine, j'avais trop de mal à me faire remarquer par le chanteur, entendre le "you" magique qui faisait sortir tant de monde autour de moi. Mais là, sortant un peu du report je vais en profiter pour remercier un jeune homme de ma connaissance qui s'est demené pour obtenir ce "you"... et me faire monter à sa place...


Me faire monter !
OUI ! Me voilà sur scène avec Jared Leto ! Oui ! A me battre avec les hystériques pathétiques qui essayaient de le toucher comme s'il était un mignon petit chien. D'où le paradoxe dont je vous parlais : partagée entre le bonheur indicible et le dégoût harassé. Un rêve se réalise, et on voit en même temps l'envers du décor. Il ne nous regardait même pas, respirant l'agacement... Mais il doit en avoir l'habitude. J'étais tellement malade que je n'avais que très peu de réactions, enfermée dans une bulle cotonneuse de "je n'y crois pas encore" et de "c'est merveilleux", bousculée par la réalité stupide, pleine de joie superficielle et d'écrans immortalisant ce moment sans même en profiter.
Mais j'ai été à 20 centimètres d'une de mes idoles. J'ai chanté avec lui, avec eux, devant une salle pleine à craquer. J'ai vécu le moment à rebours, mais tout est là, à gauche dans ma poitrine. Et merci YouTube d'avoir fait le reste.






Celle là, c'est uniquement parce que je trouve sa tronche magique.




Toutes les vidéos ou presque sont des vidéos du live, histoire de vous faire vivre avec moi ce moment inoubliable.

vendredi 5 novembre 2010

& REGARDER - Willy Merry expose à Bordeaux !





 Important

Vous souvenez-vous de Willy Merry, cet illustrateur au crayon plein de sensibilité et d'humour, dont je vous parlais il y a quelque temps?
Eh bien, je vous annonce aujourd'hui sa très prochaine date d'exposition à Bordeaux !
Du 22 novembre au 15 décembre, vous pourrez admirer un éventail varié des oeuvres désarmantes de Willy chez l'Artisan Parfumeur, cours de l'intendance à Bordeaux.
Et s'il vous vient un inévitable coup de coeur, demandez ses tarifs à l'artiste lors du vernissage qui aura lieu le 22 novembre à partir de 19h.




Avec un florilège de ce que vous pourrez voir sur les murs de l'Artisan Parfumeur, je vous invite à nouveau à aller découvrir les oeuvres Willy Merryesques sur son Deviantart.

A tous les Bordelais, courez y sans tarder , et aux étrangers, ce sera pour vous l'occasion de visiter une très belle ville. Non, vraiment.

Dans tous les cas : soyez nombreux !

mardi 2 novembre 2010

& VIVRE - Avenged Sevenfold & Stone Sour : live report


Pour tous ceux qui auraient aimé être à l’Hammersmith Apollo de Londres le 31 octobre (et pour les autres qui le voudront après cet article ) à l’occasion du concert couplé d’Avenged Sevenfold & Stone Sour,  je vais me faire le plaisir mi-empathique, mi-sadique de vous donner un petit aperçu de cette excellente soirée.
Après avoir passé une journée relativement pénible à attendre sous la pluie dans l'espoir d'avoir une place devant la scène, je me retrouve à l’intérieur, un peu à l’étroit mais heureusement très bien placée.  
La première partie était assurée par Hellyeah, un groupe plutôt old school aux riffs très efficaces qui ont su éveiller un public plus ou moins léthargique à cause de l’attente. Cependant, j’avouerais ne pas avoir été subjuguée par leur prestation.
Passons aux choses sérieuses : le rideau tombe, écran de fumée, portes de cimetière frappées des initiales A7X et crânes phosphorescents : ils ont mis les petits plats dans les grands pour Halloween ! Et voilà le groupe qui déboule avec le puissant « Nightmare », tous affublés de masques monstrueux pour rester dans l’ambiance. Masques qu’ils quittent au second morceau (n’est pas Slipknot qui veut), entamant avec frénésie un concert impeccable, alternant avec une harmonie impressionnante leurs anciens morceaux les plus efficaces ( « Critical acclaim » !, « The beast and the Harlot », « Afterlife »…) avec les perles du dernier album intitulé également « Nightmare » (« Welcome to the family », « Buried Alive »..).

Celle ci est de moi, M.Shadows et Synyster Gates... Belle gratte!
Aussi, le moment aussi attendu que redouté de l’hommage à Jimmy « The Rev » Sullivan, décédé l’an dernier, n’a pas été esquivé pendant ce live. M.Shadows nous fait un petit discours, l’image derrière les portes de cimetière change pour laisser apparaître une immense illustration représentant les membres du groupe dans les bras les uns des autres, de dos, Jimmy au premier plan. Des larmes sincères m’ont échappées à ce moment et je n’étais  pas la seule, avant que le groupe n'entame la chanson écrite pour The Rev , « So Far away » (rien qu'en y pensant, j’ai la gorge serrée…), reprise en chœur par les 3500 personnes présentes.
En espérant vaguement qu’il ait pu entendre ou ressentir l’amour qui pulsait de cette salle à ce moment précis.


Le dessin pour The Rev à un live montréalais.

Avenged terminèrent leur show sur un « Almost Easy » particulièrement fort, puis les membres du groupe se précipitèrent vers l’avant de la scène avec des boîtes remplies de bonbons qu’ils firent voler dans tout le public. Eh oui, chez eux Halloween c’est sacré. Et sucré.
 Je tiens à faire la remarque que de tous les concerts que j’ai pu voir à ce jour, j’ai rarement fini aussi moulue qu’après le passage d’Avenged sevenfold. Les fans de ce groupe sont littéralement des sauvages ! Heureusement pour moi qui venait pour les deux groupes et ait failli mourir asphyxiée, certaines personnes ont quitté le premier rang après le départ d’A7X.
Le rideau remonte.
Le fait de respirer paraissait presque anormal en comparaison, pendant Stone Sour.
Parce que oui, on y vient, à Stone Sour.
Corey Taylor (chanteur du groupe mais aussi de Slipknot) est devenu mon dieu Live après ce concert. Quand le rideau est à nouveau tombé, un vent d’hésitation a parcouru la salle pendant quelques secondes avant l’éclat de rire général provoqué par ce monsieur ; arrivé déguisé en un mélange douteux entre ballerine et prostituée, il nous a coupé le souffle. Assez inhabituel comme déguisement d’Halloween, non ?

Le clou(wn) de la soirée
« J’arrive pas à comprendre comment les filles font pour porter des trucs pareils. Tout est complètement… écrasé, c’est horrible ! Mais du coup, vous voyez ce que j’peux faire pour vous les mecs, vous allez avoir un show du tonnerre ce soir ! »
Il n’a pas menti.
Si l’on veut rester objectif, la musique de Stone Sour n’est pas originale. Les morceaux sont bons, bien construits, les lyrics sont pleins d’émotion. Mais on peut y trouver un manque d’originalité, qui aujourd’hui est complètement contre-balancé par ce live exceptionnel et riche en péripéties que j’ai vécu dimanche.
Corey, malgré une réputation qui n’est plus à faire et une forte notoriété, n’a pas cessé d’interagir avec le public. Il nous a fait participer, nous a parlé, nous a remercié, faisant le pitre dans son costume, et ce toujours avec un grand sourire illuminant son visage de vieil ado. On aurait presque pu croire que c’était son premier live, tant il avait l’air heureux d’être là. Et c’est bien quelque chose que l'on attend d’eux, qu’ils nous aiment autant qu’on les aime, n’est ce pas ?
Un concert plein d’energie, plein d’enthousiasme, sans compter une interprétation sans faille, des morceaux les plus rythmés ( « Say you’ll haunt me », « Digital ») aux ballades comme « Bother » ou « Though the Glass ». Stone Sour m’ont bluffée.

Guitare à la main sur "Through the glass"

Tout ce que je peux dire pour conclure cette ébauche de live report, c’est que je suis bien contente de m’être mise à la limite de la banqueroute pour aller les voir. Et la tournée n’est pas finie (dates par ici pour Avenged Sevenfold, par là pour Stone Sour – ils ont quelques dates qui divergent… ), alors si vous êtes amoureux de musique live, n’hésitez pas, même sold out il reste toujours des places sur ebay !
 ET...
Merci à eux.

mardi 19 octobre 2010

& LIRE - Chuck Palahniuk (Fight Club)



"Si vous lisez ceci, alors cet avertissement est pour vous. Chaque mot que vous lisez de ce texte inutile est une autre seconde perdue dans votre vie. N’avez-vous rien d’autre à faire ? Votre vie est-elle si vide que, honnêtement, vous ne puissiez penser à une meilleure manière de passer ces moments ? Ou êtes-vous si impressionné par l’autorité que vous donnez votre respect et vouez votre foi à tous ceux qui s’en réclament ? Lisez-vous tout ce que vous êtes supposés lire ? Pensez-vous tout ce que vous êtes supposés penser ? Achetez-vous ce que l’on vous dit d’acheter ? Sortez de votre appartement. Allez à la rencontre du sexe opposé. Arrêtez le shopping excessif et la masturbation. Quittez votre travail. Commencez à vous battre. Prouvez que vous êtes en vie. Si vous ne revendiquez pas votre humanité, vous deviendrez une statistique. Vous êtes prévenu..." Tyler Durden




Chuck Palahniuk est l'auteur du très controversé Fight Club, qui même si l'on connait beaucoup mieux le film (1999), est avant tout un roman édité en 1996.
Il a été accusé d'appeler à la violence, et de glorifier l'anarchie... Si seulement on prenait un peu le temps de lire entre les lignes, on se rendrait simplement compte que Fight Club est une dénonciation plus qu'un manifeste.
Oui, Chuck Palahniuk a un léger souci avec les Etats Unis d'Amérique, comme on peut le voir dans le reste de sa bibliographie (voir fin de l'article). Oui, il écrit franchement, sans fioritures, crûment parfois, et il n'a pas froid aux yeux. Vous me direz que de toute façon, plus tu provoques, plus on t'aime aujourd'hui, mais il y a dix ans les élucubrations fantasques de Tyler Durden et consorts ont tout de même reçu un accueil plus mitigé.

"J’avais envie de loger une balle entre les deux yeux de tous les pandas qui n’étaient pas foutus de baiser pour sauver leur espèce."

Fight Club transcrit, à travers un personnage malade et a priori sans interêt, les maux des générations d'aujourd'hui. On ne sait plus à quel saint se vouer, si tant est qu'on en ait encore envie. L'humanité cherche une nouvelle identité, elle veut s'affranchir du passé en démarrant quelque chose de nouveau, qui reste bloqué au point de départ car personne n'a le courage d'appuyer sur START.
Le narrateur de Fight Club est ce type qu'on peut croiser au supermarché ou dans l'avion, ce mec qu'on ne remarque même pas. Ce mec qui ne sert à rien, et qui malheureusement pour lui , en a pris conscience. D'où les démarches de son inconscient pour faire exister cet esprit inerte, car seul son inconscient lui fait passer les barrières qu'il s'est mises lui même, comme nous le faisons tous : la peur d'essayer, la peur d'échouer, la peur de l'avenir, la peur de réussir.



Cet anti- héros n'a jamais vraiment les yeux ouverts, ce pourquoi il est présenté comme insomniaque. Il voit passer la vie sans vraiment y participer.

"C’était du grand art. On revendait à des femmes pleine de cash la graisse de leurs propres culs."

"La guerre est naturelle et découle de l'avoir", dit Bergson. Fight club est une traduction développée de cette pensée, car Palahniuk utilise aussi ce livre comme un vecteur pour exprimer son dégoût de ce qu'on appelle la "société de consommation": c'est bien de posséder, mais jusqu'à quel point? ne vient-il pas un moment où le zèle que l'on met à avoir toutes ces "choses" devient ridicule, voire puéril? L'être humain est rassuré par le fait de posséder, tout comme par celui d'appartenir. Il peut aller jusqu'à sa mort de cette façon, en restant enfoui sous sa montagne d'objets bien à lui qu'il a mis si longtemps à ériger. Mais où est l'accomplissement de soi dans la possession ?
Devrait-on menacer les gens de mort pour qu'ils poursuivent enfin leurs rêves et leurs objectifs, comme Tyler le fait avec Raymond K.Hessel, qui travaille dans une épicerie de quartier au lieu d'être vétérinaire...?

"Quand on souffre d’insomnies, on n’est jamais vraiment endormi et on n’est jamais vraiment éveillé. "

C'est triste, mais c'est un peu le constat que l'on fait tous les jours, quand on se dit qu'on aurait pu faire mieux.
Ce livre nous incite juste à vivre pour de vrai. A nous battre, non pas contre d'autres humains mais contre les obstacles mentaux ou sociaux  que nous rencontrons, qui nous empêchent d'avancer.

Je tiens d'ailleurs à faire une aparté : le livre ne se termine pas, comme le film, sur un semblant de happy end genre "tout va s'arranger" à l'américaine. La fin du livre est la fin Parfaite, pour cet ouvrage: on n'en sort jamais. Mais pour ceux qui ne l'auraient pas lu, je préfère vous encourager à le faire plutôt que de vous détailler le dénouement.


"La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club.
La seconde règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club.
Troisième règle du Fight Club : quelqu’un crie stop, quelqu’un s’écroule ou n’en peut plus, le combat est terminé.
Quatrième règle : seulement deux hommes par combat.
Cinquième règle : un seul combat à la fois, messieurs.
Sixième règle : pas de chemises, ni de chaussures.
Septième règle : les combats continueront aussi longtemps que nécessaire.
Et huitième et dernière règle : si c’est votre première soirée au Fight Club, vous devez vous battre ! "


Et pour faire plaisir aux cinéphiles pour qui Fight Club reste encore un monde inconnu, voici le trailer.
Avec des acteurs aussi époustouflants que Edward Norton & Brad Pitt, et un réalisateur comme David Fincher (Alien 3, Seven, Benjamin Button)... Forcément, le film est bon. OUI, il est bon. Si vous n'aimez pas lire, passez deux heures devant la télé.
Pour la bibliographie de Chuck Palahniuk, je dois avouer ne plus suivre ses parutions depuis quelques temps. Ceci dit, voici la liste des ouvrages de cet auteur que j'ai lus, avec en lien une Wikidescription et une appréciation personnelle qui pourraient au moins vous inciter à me demander des informations, au mieux à les lire , et au summum, je ferai un article sur mesure à qui voudra.

Fight Club , 1996 (VF & VO) ... Voilà !
Survivant, 1999 (VF) : Un beau pamphlet anti-culte de la célébrité et du futile.
Monstres invisibles, 1999 (VF) : Montre l'importance des apparences dans le monde d'aujourd'hui, et combien tout perdre peut transformer un être humain.
Choke, 2001 (VF) : Sur un sexoolique, écrit dans la veine, donc trop cru pour moi...
Berceuse, 2002 (VF) : Mon préféré. Une belle poursuite d'un objectif dans la vie d'un homme, une merveille au niveau de l'idée et de maniement de l'intrigue.
Diary, 2003 (VO) : Flippant. C'est incroyable comme la monotonie et la paranoia peuvent être flippantes.
Haunted, 2006 (VO) : Dégoûtant ! haha, il m'a fait bien rire dans son ignominie celui-ci. Chuck nous expose comment la vie peut faire qu'un jour, toutes nos perversions se retrouvent être nos principaux traits de caractère. 

jeudi 14 octobre 2010

& REGARDER - Banksy

De retour, j'éspère plus régulièrement maintenant !



Je reviens donc avec un article tout frais sur Banksy, un artiste de rue originaire de Bristol dont j'ai récemment pu voir les oeuvres engagées dans le marché de Camden, à Londres. Il travaille au pochoir et à l'idée lumineuse, avec une efficacité hallucinante.






Comme beaucoup des bonnes choses de Londres, Banksy est "underground". Il dénonce tout ce qu'il y a à dénoncer, il le fait en une image, un coup de spray là où ça fait mal. Et le fait très bien, tout en jouant avec le mobilier urbain et la configuration des lieux où il décide de poser sa contestation.


Représentant souvent des rats comme porte-paroles (probablement parce qu'ils sont les reflets de la société humaine moderne dans l'imaginaire commun), ses graffitis bicolores sont empreints de poésie, et la force du message n'en est que sublimée.

Banksy est un Hermès londonien, distribuant des images qui au moins font sourire, ce qui est déjà une brusque avancée dans une vie de routine, et au mieux donnent l'espoir et avivent une envie de changer le monde qui font battre le coeur de leur auteur.
Un auteur qui d'ailleurs fait bien peu de cas de son Copyright : Allez donc voir la rubrique SHOP de son site internet ! (où vous pourrez aussi admirer plus de ses oeuvres, y compris des vidéos)

Banksy se bat , en quelque sorte, pour donner des couleurs à la grise ville qu'est Londres à l'extérieur.La dénonciation est facile quand on n'a pas de visage, me direz-vous, mais elle est ici créative, passionnée et désinteressée (sans compter la prise de risque, la police britannique... n'est pas vraiment le genre à rigoler.)

Je continue donc avec un petit florilège de mes "Banskysmes" favoris, et vous laisse en compagnie d'un petit lien vers la seule interview donnée par cet artiste à Simon Hattenstone du Guardian en 2003 (en anglais).








dimanche 19 septembre 2010

& RAPPELER - Walt Disney

Récemment, je suis allée à Disneyland Paris avec des amis. Parlant du dernier Disney en date, "La princesse & la grenouille", qui reprenait enfin la technique du créateur, je cherchais le nom du prince.
Celui-ci ne me revenant pas, j'ai avisé une fillette d'environ dix ans à côté de moi : "Dis, tu peux me rappeler le nom du prince dans "La princesse & la grenouille?"

"Ah bah chais pas moi, j'regarde pas les Disney."

Rappelons quand même que nous étions à Disneyland Paris !
Et j'étais, avec mes vingt-deux ans bien tassés, sûrement plus heureuse d'être là que cette petite engeance de l'époque 2000!
Pour reprendre une question rhétorique bien connue : Mais où va le monde nom d'un chien ??
Pour ceux qui se demanderaient : Il s'appelle Naveen, le prince.

Ceci dit, vous me direz que nous ne sommes pas exactement là pour théoriser sur l'avenir culturel de la planète Terre...
Donc, je disais : Disney.
D'accord, ce n'est pas exactement des années 80 que datent les premiers Disney, donc pas exactement de mon époque mais je pense tout de même que je fais partie de la génération à avoir le plus profité de ces merveilles. Et j'insiste, des Merveilles.
Du bout de son crayon Mr Walt Disney nous a fait rêver, imaginer un monde où les problèmes trouvent toujours une solution et où l'amour triomphe invariablement.


Il a illuminé l'enfance de millions de personnes et depuis sa mort en 1966, la création a dans un premier temps gardé le style Disney, ce qui concourait à faire subsister la magie. Puis le style a changé, on a voulu tester d'autres choses. Les avis divergent sûrement sur ce point, mais si amusants ou divertissants qu'ils soient, les Disney récents ne valent pas les premiers. Aussi parce que ces derniers sont directement liés à notre enfance, et surtout à celle de nos parents ("Blanche-Neige" est sorti en 1937).

On pourrait rétorquer à cela que ce genre d'histoires ne prépare pas les enfants au monde qu'ils devront affronter plus tard ! MAIS comparées à nos actuels et insispides "Totally Spies", "High School Musical" (devenus trop flemmards pour dessiner, on embauche des acteurs et basta..?) et autres atrocités diffusées sur Disney Channel, les sérénades des princes et les aventures de héros anthropomorphes n'ont-elles pas un charme et un raffinement inégalé dans le monde du dessin animé ?
Walt Disney était un grand enfant ainsi qu'un grand homme, il a voulu transmettre une passion pour la création et pour le rêve. Je ne suis pas sûre qu'on en ait fait bon usage au jour d'aujourd'hui, le 2010 du "vite fait pas vraiment bien fait"... Tragiquement illustré par les programmes de Disney Channel, qui devrait se repentir éternellement pour oser utiliser le nom d'un homme qui à mon avis n'a pas fini de se retourner dans sa tombe.

On voudra aussi me parler des inclusions ou allusions sexuelles dans les dessins animés produits par Disney: Pour la plupart, je les considère comme de la prise de tête inutile et franchement extrême. Et pour celles de ces allusions qui sont apparemment vérifiées et vérifiables, je n'y vois qu'un clin d'oeil un peu tendancieux du dessinateur, une blague sans grande incidence sur le développement des plus jeunes et qui sert surtout à faire parler les bavards !
Sans compter qu'il paraît évident que (Walt) Disney n'aie jamais cautionné ce genre de choses, ce qu'il me paraît important de souligner car j'ai une admiration sans bornes pour son travail, assorti de perversions ou non.
ICI vous pourrez lire une discussion parfois intéressante, parfois assez pathétique, sur ce sujet.

Et puis... Les choses changent avec les époques, aujourd'hui les enfants comprennent les allusions sexuelles, ils grandissent trop vite, et alors? C'est dommage, c'est triste, bien sûr, mais qu'on ne vienne pas dire que cette condensation déplorable de l'Enfance à proprement parler soit imputable à Disney ! Car même si les studios utilisent cette opportunité pour faire des bénéfices, ils ne l'ont pas créée.

C'était un instant de protestation contre les nouvelles productions destinées aux enfants, plus qu'un article culturel et construit, je vous l'accorde.
Mais Disney est pour moi, et je ne suis certainement pas la seule, une manière de prolonger l'enfance ...ou du moins d'en garder des éclats gravés sur un disque, qui nous font voyager au temps de l'innocence.
Il fait partie du paysage culturel international, et j'espère que beaucoup de gens de ma génération feront tout pour éviter que leur enfant ne réponde qu'il ne connaît pas Disney à quelqu'un, dans dix ans, à Disneyland Paris.



jeudi 2 septembre 2010

& REGARDER - Félix ou la poésie de la réalité


Félix Chatou est un jeune photographe meudonais d'aujourd'hui, sous l'oeil de qui des moments quotidiens deviennent des souvenirs inoubliables, de simples "gens" deviennent des oeuvres d'art.

Ce capteur de moments qui voudrait mêler photographie et graphisme en freelance sème sa curiosité et sa volonté de diversité à travers ses images. Très doué pour le portrait, il nous expose à coeur ouvert la profondeur de personnes qui ainsi se tranforment en personnages.











Vous pouvez retrouver ses photographies ICI .

Suite à la découverte d'un autre photographe qui a figé sa propre image tous les jours
pour voir défiler le temps sur ses traits (ce qu'il explique dans son Blog avec vidéos à l'appui) , Félix a suivi ses traces, d'une façon plus personnelle , en y ajoutant ses souvenirs, ses amis, ses moments à lui. En somme, tout ce qui ne doit pas s'oublier.
Pour voir l'évolution de ce projet , Cliquez .

Pour résumer, je dirais que Félix fait partie de ces gens qui consciemment ou non nous montrent que même aujourd'hui, la vie continue d'être belle. Un petit bravo ?
Allez, un GRAND !

mercredi 1 septembre 2010

& INTERVIEW - Disease Illusion



Disease Illusion est un groupe de death mélodique italien qui fait lentement sa réputation à Bologne, où le groupe est né. Leur musique est aboutie, de qualité et donne tout simplement envie de bouger ses cheveux et tout ce qui va avec !
Avec un album à venir pour début 2011 et une demo à leur actif, les cinq jeunes musiciens se battent pour faire leur place dans le monde du metal, place qu'ils méritent de remporter haut la main !

Voilà donc le compte rendu d'un entretien avec Dario Armeli, guitariste et compositeur de Disease Illusion, qui m'a donc présenté le groupe avant d'exposer son actualité.

AdY- Comment s'est formé le groupe ?


DA : Le projet a débuté en 2006 surtout pour s'amuser en faisant ce qu'on aime: du metal ! Puis après quelques années et un paquet de concerts on s'est rendus compte qu'il était possible de faire quelque chose de plus sérieux, et le groupe est devenu vraiment très important pour nous.

AdY- D'où vient ce nom, "Disease Illusion" ?

DA :Je ne me souviens pas exactement, j'étais en train de discuter du nom avec Fabio, le chanteur du groupe... J'ai dit illusion, il a dit disease... Je pense que notre nom est né comme ça : en accollant deux mots qui nous plaisaient !

AdY- Quelles sont vos influences?

DA :Nous sommes surtout influencés par le death metal mélodique (Dark Tranquillity, In Flames, At the Gates...) mais on apprécie aussi les groupes plus modernes comme Soilwork, Opeth, Unearth, Heaven Shall Burn et la liste est longue. Nous créons la musique qui nous plaît , voilà tout !


AdY- Quels sont les principaux thèmes abordés dans vos morceaux ?

DA :Pour des précisions il faudrait demander à notre chanteur ! Mais en général il aime surtout parler de la théorie du chaos, de l'esprit et de la nature. .

AdY- Vous avez beaucoup tourné en Italie . Qu'est ce que tu penses de l'accueil du public italien vis à vis de groupes en devenir comme le vôtre ?

DA : Hmm, c'est pas vraiment génial. Le problème qu'on a surtout c'est qu'on joue un style de musique qui n'est pas spécialement "populaire", la plupart des gens ici préférent écouter des genres de musique qui finissent en -core! Mais on a fait tellement de petits concerts que des tas de gens en Italie du Nord nous connaissent! Il y aussi que dans les petits concerts, il y a rarement foule. Ici les metalleux veulent voir des groupes connus genre Iron Maiden, Metallica ou Slipknot... Pas des groupes en devenir !


AdY- Quel serait le but premier du groupe ?

DA :Faire une énorme tournée et jouer avec In Flames ou Dark Tranquillity !

AdYAimeriez vous jouer en France ?

DA : Oui, ce serait génial! Je connais quelques groupes français (Dagoba, Alcest, Les discrets, Gojira..)... Ils sont vraiment très bons! Mais je ne sais pas ce qu'il en est de la scène underground...


AdY- Enfin, quels sont les projets de Disease Illusion pour l'année à venir ?
DA : Une fois l'album terminé et le label trouvé ... On va tourner partout en Italie et en Europe!


Pour écouter le son de Disease Illusion, direction leur MYSPACE où vous pourrez trouver les titres de leur demo, et leur merchandising (car ils sont débrouillards, les petits, ils ont une vraie communication !).

Pour devenir fan d'eux, et parce qu'ilos le valent bien, direction leur page FACEBOOK  originelle (les news sont souvent en Italien...) ou alors la FANPAGE française !

Bonne écoute, et puis un peu de soutien à un groupe qui monte, c'est quand même plus sympa que taper 1 pour Trucmuche, 2 pour Machinchoz ... devant son écran ! Vous me suivez ?

Merci à Dario et à Disease Illusion !


& LIRE - Mathias Malzieu

On connaît beaucoup mieux Mathias Malzieu à travers la musique de Dionysos, dont il est le chanteur. Il est pourtant ici dans la rubrique LIRE ! Pourquoi ?

Parce que pour moi il est surtout un écrivain extraordinaire. C'est un homme qui rêve sa vie comme il vit ses rêves, et qui les couche sur le papier de sa plume espiègle pour nous les offrir. Autant de moments de joie, de bonheur ou de souffrance qui se partagent comme entre amis intimes. Ses romans sont un vrai cadeau, des morceaux de lui qu'il distribue dans de petits volumes reliés.


Cet écrivain a un style onirique, joyeux, plein de poésie et d'air frais qui sent bon... en somme un style difficile à décrire de façon concrète. C'est une plume magique qu'il tient entre ses doigts.

Dans "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" (2005), il vient de perdre sa mère et exprime avec une sensibilité hors du commun sa détresse d'enfant de trente ans abandonné. L'histoire est tournée comme une fable, la découverte d'une douleur indicible et sa "guérison". C'est une histoire pour les enfants devenus grands, sans cesser d'être des enfants. Avec son phrasé merveilleux, doublé d'une naïveté dosée à la perfection, sur un thème difficile (la mort d'une mère), Malzieu livre un roman qui émeut jusqu'au plus profond de soi. On en pleure, tout en gardant le sourire au coin des lèvres . Comment mieux réussir ?


Mathias a ensuite écrit "La mécanique du coeur" (2007), un bijou de littérature contemporaine, tout simplement.
Tout en émotion et en rebondissements, ce roman est surprenant de fraîcheur et laisse le lecteur avec la tête qui tourne et le coeur sur des roses, tendres et cruelles à la fois.
On cherche à suivre le petit garçon au coeur-horloge, pour qui l'amour serait fatal. Savoir s'il survivra à la petite Andalouse de ses rêves, et si tout finira avec du bonheur et beaucoup d'enfants...
Tout en se doutant que Malzieu ne saurait empêcher son imagination de dévier le courant d'une belle histoire pour la sublimer, la faire plus magique et plus folle, plus colorée, plus contrastée...


Mathias a d'ailleurs donné une interview sur le roman, lui même adapté en musique pour être un nouvel album de Dionysos. Il n'y a au final que l'auteur pour parler correctement de son oeuvre, donc ALLEZ LIRE.


Enfin, il me paraît très difficile d'exprimer à quel point une chose qu'on aime passionément est exceptionnelle, on n'est que très rarement satisfait de son explication. Donc je pense qu'il vaut mieux que j'arrête là mes descriptions et que je vous laisse découvrir ces ouvrages par vous-mêmes.


mardi 31 août 2010

& REGARDER - Ippolito Caffi


Ippolito Caffi est un peintre italien du XIXe siècle qu'à ma grande honte je ne connaissais pas avant mon séjour en Italie et notamment à Venise, en juillet 2010.

Cet homme manie le pinceau avec une habileté purement et divinement italienne. J'ai été subjuguée, au détour d'une des salles du musée Ca'Pesaro, par cette oeuvre (dont la présence me semblait d'ailleurs incongrue dans un Musée d'Art Contemporain) :

Serenata dirimpetto alla piazzetta San Marco

Je déplore grandement la qualité de l'image, car le tableau est (curieusement) beaucoup plus sombre en réalité, et la lumière est travaillée de façon impressionnante, en particulier les reflets rosés du feu au centre de l'image, qui se répercutent sur tout le tableau... Grandiose.

Ayant étudié la peinture et la perspective aux Beaux Arts de Venise, on comprend que cette ville d'eau au charme délabré fût le sujet de prédilection de Caffi. Cependant ce dernier entreprit plusieurs voyages, notamment en Orient, desquels il a rapporté des oeuvres également remarquables.
J'avoue avoir une préférence marquée pour sa représentation de Venise par tous les temps, aussi ne taris-je pas d'images pour vous prouver le talent de ce grand monsieur trop peu reconnu de la peinture italienne.


Festa notturna
Snow and fog on the grand canal
Venice by moonlight

The grand canal with snow and ice
Il a réussi à réinventer des couleurs naturelles et pourtant encore peu voire pas utilisées par ses pairs dans l'art du XIXe siècle. Il a montré la douce et ensorcelante Venise dans ses plus beaux atours, aussi divers soient-ils.

 La technique joint ici l'émotion dans une parfaite harmonie. Un trop plein de réalité mêlé à une singulière impression de rêver ce qu'on a sous les yeux, à une mélancolie qu'on ne voyait pas venir. C'est l'effet que fait la belle Venise, même au XXIe siècle, même sous le soleil impitoyable et la masse gluante de touristes affluants des quatre coins du monde. Et Ippolito Caffi a su transcrire cette émotion immortelle.

Je vous laisse découvrir plus d'oeuvres en musique : ICI  une diapo Youtube montrant un grand panel de l'oeuvre de Caffi sur fond d' "Apologize" par One Republic (..? Après tout, pourquoi pas...)