jeudi 31 mars 2011

& CRIER - Anti-culture.

& DRAMA

On fera l'impasse sur le côté « partage de connaissances » aujourd'hui, parce que j'ai envie de hurler comme si on allait m'arracher le cerveau avec une cuillère à soupe. L'idée, c'est que métaphoriquement, c'est à peu près ça.

J'en ai marre de la pseudo-culture dans laquelle on plonge les gosses (surtout les gosses, mais pas que) aujourd'hui. J'en ai marre qu'on barre les chemins et qu'on brise les ponts vers l'imagination en les flanquant devant du pré-mâché (télévision, jeux vidéos) à haute dose pour avoir la paix, explosant souvent dès l'enfance leur capacité à s'exprimer, à créer et à penser différemment.

J'en ai marre qu'on choisisse la facilité en suivant comme des moutons de Panurge l'américanisation grandissante et profondément nuisible à la diversité culturelle.
Bien sûr, l'américanisation n'a pas que des mauvais aspects. Au niveau cinéma, ils gardent brillamment la main haute à mon humble avis, malgré tout ce que l'on pourra cracher contre les blockbusters. Au moins la plupart du temps, c'est bien fichu. Ok, sauf quand ils essaient de reprendre Dragon Ball...
Mais voilà, c'est trop facile d'y céder plutôt que de se créer des idées bien à nous, c'est trop facile de suivre plutôt que de marcher à contre-courant. Alors c'est comme ça pour à peu près tout, et on va tous finir étouffés si on garde pas un peu de force de caractère pour s'affirmer, au moins un peu. Cette constatation n'est pas un appel à l'anarchie ni même à la rebellion, mais seulement à l'expression de soi.

J'en ai marre de la publicité. On n'y échappe plus, quoiqu'on fasse. La publicité est toute-puissante. Elle a mis son temps à s'immiscer sur le web, mais même là, elle vient nous pourrir la vie, parce que sans publicité, les sites ne vivent plus. Sur ce blog, je pourrais aussi faire de la publicité le jour où j'aurais envie de tirer de l'argent de mes bavardages. C'est déjà une chance que sur Blogspot, on ait encore le choix d'en afficher ou non. Le nombre de blogs à l'interface complètement fichue en l'air à cause de bannières parsemées en travers du développement détaillé d'un article intéressant...

J'en ai marre de la télévision et de son culte à la déchéance culturelle avec toutes ces émissions -lobotomies qu'elle ose appeler du divertissement. Des émissions qui au lieu d'élever un minimum le consommateur dans ses moments de détente, de l'amuser ou le divertir de façon ludique et/ou créative l'abrutit complètement en se mettant à son niveau voire pire, un niveau qui avoisine dangereusement la nullité cosmique. J'ai nommé le diable : la télé-réalité.
On espère, avec la polémique et le bide inavoué qu'est en train de se prendre « Carré Viiip », le nouveau bébé défiguré de TF1, que cette mode est enfin en train de s'essouffler. On ne peut plus justifier le fait de regarder de telles aberrations. Si encore ils en faisaient une série, qu'ils avouaient que tout le monde a un script, qu'ils en fassent un « plus belle la vie » version people, au moins il y aurait un procédé créatif ! Médiocre, certes, mais enfin.

& HAPPY END

Alors maintenant, j'ai envie qu'on ferme tous les yeux trente secondes et qu'on respire un grand coup. On ne le fait plus assez, ni assez soigneusement.
<inspirez>
<expirez>
Répétez l'opération jusqu'à ce que vous sentiez que votre cerveau fonctionne à nouveau de façon fluide.

Cela ne changera rien de râler, comme j'aime tant le faire en faisant partie du peuple français et de sa fâcheuse tendance à l'ouvrir (et rarement quand il le faut en général), mais par contre, cela fait un bien fou. Une vraie catharsis pour mon cerveau torturé (toujours par la même cuillère à soupe).

Non, je n'ai pas de solution à tout cela, à proprement parler. Mais cela servira au moins à exprimer un but que je me suis fixé : j'essaie, à travers ce blog, ces mots, ces articles de faire vivre une petite flamme de passion dans les yeux de tous ceux qui aiment des tas de choses sans pouvoir, sans vouloir ou sans savoir en parler. D'éveiller de l'intérêt, de créer un besoin de se passionner, d'étaler mon petit bagage de culture chérie sur ma petite tartine beurrée pour vous l'offrir en cadeau. Après, si vous n'aimez pas son goût, car tout est personnel et subjectif, libre à vous de recracher, de la jeter. Mais mon objectif est que vous appréciiez, et que la prochaine tartine, nous puissions la partager.




jeudi 24 mars 2011

& RIRE - Arthur de Pins

On a jamais parlé de Bande-dessinée, par ici... Une lacune à combler !
Et l'heureux élu pour inaugurer ce nouveau chapitre de la Parenthèse est Arthur de Pins, dessinateur 2D/3D au style déjà bien ancré dans les mémoires.

           

 Cet artiste breton de 34 ans nous livre une oeuvre homogène et très amusante.
A travers ses historiettes intitulées Péchés mignons parues à Fluide Glamour (sous-collection de Fluide Glacial), il nous raconte les aventures coquines, sexy, drôles, attendrissantes ou pathétiques d'Arthur, célibataire qui ne comprend rien aux filles et que l'on n'a aucun mal à identifier à l'auteur, et de Clara, petite demoiselle avide de sexe mais aussi de tendresse... Qui en somme, ne sait pas ce qu'elle veut, si l'on veut rester clair. Une nana, quoi.

 


 L'avantage des Péchés Mignons, c'est que l'on peut les lire à la suite comme en prendre une au hasard, elles s'attachent et se détachent à la guise du lecteur, excepté peut-être le tome 4, paru en 2010. En effet, dans celui-ci le fil conducteur est beaucoup plus marqué : un couple d'amis d'Arthur et Clara se marient, cet évènement entraînant un tas de péripéties rocambolesques et hilarantes tournant principalement autour des deux célibataires et d'un pari intenable qu'ils font ensemble...

Les petites bonnes femmes callipyges du dessinateur donnent envie de retrouver son pendant cartoonesque; elles représentent les femmes contemporaines, libres dans leur tête et bien dans leur corps (mais oui, les filles, ils vous aiment comme ça. C'est Arthur qui le dit). Il représente également très bien les difficultés de compréhension entre les deux sexes, avec un clin d'oeil humoristique à la complexité féminine, quoiqu'il n'épargne pas son genre !

 Sinon, Arthur de Pins a aussi illustré de ses scénettes érotico-charmantes les couvertures des mini-guides "Osez...", aux éditions La Musardine.

                                                                                                 
   



En 2010 est également sorti le premier tome de Zombillénium, introduisant la première série d'Arthur de Pins qui contraste assez curieusement avec ses premiers ouvrages, non pas dans le style de dessin qui reste similaire, mais dans la trame de l'histoire.




Alors que les Péchés Mignons retraçaient des épisodes de la vie amoureuse/sexuelle quotidienne des protagonistes, Zombillénium part dans le surnaturel ! Arthur de Pins raconte les aventures de Gretchen (pour le tome 1 du moins), sorcière en stage à Zombillénium, un parc d'attractions autour de l'épouvante assez remarquable en cela que les employés sont de vrais "monstres": vampires, loup-garous, momies, zombies... Tous sont représentés, et tout cela en restant dans le registre humoristique. On perd ici le côté sexy qui attirait particulièrement dans les Péchés Mignons au profit d'une bizarrerie amusante quoique déconcertante.

Vivement le prochain tome !

Edit : Une interview exclusive d'Arthur de Pins pour la Parenthèse, à l'occasion de laquelle il nous parle de ses nouveaux travaux, à savoir Zombillénium et La marche du crabe... Enjoy !

Suivez l'actualité d'Arthur de Pins sur Facebook ou sur son site Internet !

jeudi 17 mars 2011

& LIRE - The Twilight Saga


Oui, vous avez bien lu, j'ai décidé d'écrire sur Twilight, ce fameux best-seller paru en 2005, et ayant introduit une saga de quatre tomes par Stephenie Meyer. Pourquoi ?

Parce que j'ai eu tendance à critiquer sans savoir, à cause du ridicule qu'ont atteint certains fans de la saga. Ecoeurée, je n'avais pas envie de m'y intéresser. Puis au détour d'un hasard, j'ai fini, très récemment, par engloutir les quatre tomes en une semaine.

Certes, il est indéniable que ces livres sont une véritable mine d'or pour gamines fleur bleue. Mais la romance est distillée avec délicatesse, d'une façon agréable à lire.
Mises à part quelques lourdeurs stylistiques dûes à un vocabulaire parfois restreint (certains mots reviennent vraiment trop souvent dans un même chapitre, même pour des livres adaptés au jeune public...), la série en tant que telle se laisse lire sans accroc.
Bien sûr, les films tirés de Twilight ainsi que leurs traductions improbables ont un peu dénaturé la saga, vu le battage médiatique autour du couple Pattinson/Stewart (réel et fictif), et la folie furieuse engendrée chez les fans de ce cher Robert (...réel et fictif. Au fait, vous saviez qu'il chantait, lui? Il est pas mauvais en plus: LOOK HERE.).
Néanmoins, sans compter les bandes originales qui valent tout de même le détour (on y retrouve Muse, Blue Foundation, Radiohead pour ne citer qu'eux), ces films restent de bons divertissements, de l'adaptation à peu prés fidèle et sans prétention (malgré certains épisodes omis qui auraient gagné à être representés, selon moi) ... Surtout destinés au jeune public féminin, j'en conviens aisément.
EDIT: Un oubli éhonté. J'accorde également aux puristes du vampirisme que les vampires de Twilight n'ont strictement rien à voir avec des vampires. C'est un fait sur lequel on ne peut pas fermer les yeux. Quand on a lu Ann Rice  et ses Chroniques des vampires avec passion, on ne peut pas passer sur le massacre fait au genre vampirique par l'auteur de Twilight. Cependant, si on prend l'histoire en sachant à quoi s'en tenir par rapport à ce sujet relativement sensible, c'est plus facile. Cela ne m'a pas empêchée d'apprécier, mais je sais que c'est un blasphème.



Pour ce qui est des livres, ils méritent à mon avis leur succès pour plusieurs aspects :
Tout d'abord, pour la richesse des personnages.
Le personnage d'Edward (le vampire... Je précise pour ceux qui auraient passé les cinq dernières années dans une grotte népalaise), mystérieux, mélancolique et torturé, mais surtout fou d'amour, représente une version de l'homme parfait, une arme de séduction massive à la fois simple et complexe.
Il est mis en opposition avec Jacob (le loup), que l'on découvre réellement dans le tome 2, New Moon. Insouciant, souriant et enthousiaste, il est le contraire spirituel d'Edward mais tout aussi attirant aux yeux de la lectrice lambda pour laquelle Edward paraîtrait peut-être trop tristounet.
En somme, Stephenie Meyer en donne pour tous les goûts, et cela fonctionne évidemment.
Il est assez facile, d'autre part, de s'identifier à Bella (l'héroïne). Non seulement grâce au procédé narratif interne, mais aussi parce qu'elle est, comme Edward, à la fois très définie, bien construite en tant que personnage, et assez floue pour qu'on s'attribue ses pensées. Il est très aisé pour le lecteur de vivre les évènements à travers ses yeux, car ils sont décrits de façon naturelle mais aussi très détaillée, sans tomber dans l'overdose d'information.

Puis, en réalité, l'auteur a particulièrement soigné le traitement du ressenti des personnages, de leurs sentiments, leurs sensations physiques ou spirituelles. Elle construit son histoire autour de leurs diverses émotions à tous, grâce à l'étude appuyée des regards, des sourires ou des expressions qui permet de décrypter, à travers les pensées de Bella, les conflits et sensations intérieures de chacun. Et le lecteur vit ces ces sensations avec eux, il se sent chez lui au coeur de ces pages.

La part belle est faite à la passion, omniprésente dans ces quatre tomes, mais aussi à la douleur, que l'on peut surtout noter dans New Moon, quand Edward s'en va. La description de la souffrance de l'héroïne tout au long du livre est tout bonnement à couper le souffle.
Le sentiment d'appartenance, l'importance des liens entre les êtres sont également soulignés de manière appuyée sans basculer dans la niaiserie.

La réussite de cette saga réside surtout dans la gestion parfaite du suspens par Stephenie Meyer. Elle sait tenir le lecteur en haleine d'une page, d'un chapitre, d'un livre à l'autre.

Le tome 4, Breaking Dawn, est le plus réussi de la série, et de mon point de vue il pourrait se concilier tout détracteur de Twilight ayant eu la curiosité (sinon le courage) de pousser la lecture jusqu'au bout. Si les trois premiers sont principalement basés sur les sentiments amoureux entre Bella & Edward, Breaking Dawn a le mérite d'être beaucoup plus hétérogène et riche au niveau de l'action.
Déjà, parce qu'il ne faut pas se voiler la face, en suivant la série on finit par s'impatienter : on trouve réponse à nos questions concernant la partie charnelle de la relation Edward/Bella.
Ensuite, un tiers de l'histoire est raconté à travers les yeux de Jacob, ce qui démontre la capacité de l'auteur à différencier les discours, d'autant plus en optant pour un personnage masculin.
Les péripéties sont nombreuses, et même si le traitement des émotions est toujours bien présent, divers évènements, des retournements inattendus de situation, des mystères viennent enrichir le récit. La tension est fortement représentée : pendant les cent dernières pages, j'ai oublié de respirer.



J'ai beaucoup ri et... aussi beaucoup pleuré en parcourant les quatre tomes de la Twilight saga. Comme après le départ d'un ami cher, j'ai ressenti un pincement au coeur après les avoir terminés si rapidement, mais réellement je n'ai pas pu m'en empêcher, et je n'exagère même pas.
Cet article, qui en surprendra plus d'un de ma part, visait principalement à détromper certaines idées reçues concernant Twilight que j'ai longtemps prises pour des vérités sans essayer de les vérifier. Evidemment, si l'on n'est absolument pas adepte du roman sentimental, qu'on n'aime pas les "forever" ni les "happily ever after", il vaut mieux éviter, je ne le nierai pas...quoique.

Mais maintenant que j'ai écrit l'article, je suis juste positivement heureuse, une fois de plus, de partager quelque chose qui m'a littéralement passionnée avec vous.



lundi 7 mars 2011

& ECOUTER - Insomnium, "Across the dark"


Insomnium, mon dernier grand coup de coeur du moment. Le groupe qui s'est placé en première place dans mon top 10 des concerts à voir en priorité. Laissons tout émoi pour le moment, il est temps de faire les présentations, à travers un album à couper le souffle pendant cinquante-huit minutes et trente secondes. Si si, on est toujours vivant après, et tellement plus encore...

Insomnium est un groupe de death mélodique finlandais existant depuis 1997. Ils ont aujourd'hui à leur actif quatre albums tous plus empreints de mélancolie, des mélodies lourdes, un chant partagé entre un scream très sombre et un clean désespéré.
Car oui, contrairement à In Flames qui s'inclinent plus vers l'espoir et le positif, Insomnium, eux, sont à l'inverse complètement dans la tristesse, la fatalité et le désespoir, à l'instar de Dark Tranquility, pour ne citer qu'eux.


Parmi ces quatre albums, j'ai eu un coup de passion derrière la nuque en écoutant Across the dark, sorti en septembre 2009 qui tourne en ce moment sur ma platine, et qui fait frissonner dès l'intro.

 Equivalence est quasiment un morceau à part entière, travaillé, fort émotionnellement, et se glissant admirablement bien dans Down with the sun, un morceau qu'on pourrait qualifier de ... glorieux. Les guitares s'envolent, quasi-lyriques, assombries par le chant enervé de Niilo Sevänen, chanteur et bassiste du groupe.
Après une telle descente dans la mélancolie, on se réveille avec la presque enthousiaste Where the last wave broke, en comparaison bien entendu...Là, le chant screamé se couple avec la voix en clean, donnant à ce morceau une puissance hallucinante spécialement sur le refrain.
The Harrowing years suit, beaucoup plus lent, plus bas, plongeant encore plus l'auditeur (forcément subjugué) dans la noirceur suggérée par le titre de l'album.

"In vain, in vain I try to forget.... In vain, in vain I try to forgive..."

Against the stream est beaucoup plus rapide, un rythme très saccadé sur les couplets qui se fait presque doux, invitant presque au rêve dans les refrains envolés, et finit en douceur sur une boucle de piano.
Lay of the Autumn, le morceau le plus long de l'album (9'08") fait parfaitement l'enchaînement, avec son intro certes prévisible rythmiquement parlant, mais tellement agréable, tellement parfaite à entendre! La part belle étant faite à mon avis à la partie instrumentale grimpant au milieu du morceau, à une apogée cathartique. Ce morceau coule de source, pour ainsi dire. Un modèle à suivre pour tous les groupes en devenir.
On retourne dans la noirceur infernale (si tant est que l'enfer soit noir...) avec Into the woods, qui porte très bien son titre. On angoisse, on suffoque, hypnotisé par le martélement des guitares, par la brutalité de la batterie.

"Now close your eyes and open your weary heart ...let me soothe away the woes of fiendish world... "

Une belle intro aux violons, pour la merveilleuse Weighed down with sorrow, sensée clore l'album classique. Ici, on se laisse aller à la rêverie mélancolique du groupe, emporté juste avant la fin par l'obscurité.
Les deux chansons de l'édition limitée, The new beginning (qui ressemble légèrement à Down with the sun dans l'éxécution) et Into the evernight, restent dans l'esprit du reste de l'album mais rappellent plus le prédécesseur d' Across the dark, j'ai nommé Above the Weeping world, un album non moins bon , mais à mon avis moins marquant, moins chargé en émotion que le dernier en date.



On se sent porté par une sorte de vent triste et violent, on prend conscience de son existence, on se sent vivant en écoutant cet album qui pourtant invite à la dépression totale et irrévocable. Le chant réveille notre côté sombre, nos aspirations, l'envie d'aller contre un sentiment de tristesse est pressante, on finit cloué au sol d'avoir trop retenu son souffle, abasourdi de tant de perfection. On ne s'ennuie sur aucun des dix titres de cet album (huit seulement sur l'édition classique), qui comme me l'a affirmé la personne qui m'a fait connaître le groupe est un pur chef-d'oeuvre du genre.
Une impatience incommensurable me tord les entrailles, au simple espoir de pouvoir bientôt poster un live report d'Insomnium sur ce blog... Stay tuned !

Et si vous êtes déjà fan après avoir lu l'article, fait grandement espéré, l'actu d'Insomnium est sur leur Facebook !