jeudi 30 juin 2011

& ECOUTER - "Sounds of a playground fading" d'In Flames

BAM !

20 juin 2011 : la planète Terre accueille Sounds of a playground fading, nouvel album du Groupe avec un grand G In flames, dont je vous parlais il y a quelques mois.



Fervente fanatique du groupe depuis Reroute to Remain, la période précédant cet album correspondant moins à mes goûts (même si j'apprécie de toute façon...), je dois toutefois avouer, en restant objective, que cet album n'est pas exceptionnel mais qu'il contient quelques perles conduisant à une extase auditive pure et dure.
SOAPF est un bon opus, In Flames nous donnent du In Flames et on en redemande à grands cris. Pourtant, son prédécesseur A sense of purpose tient ma préférence ici... Meilleur enchaînement, mixage de la voix plus sympa...
Car en effet, pour ce nouvel album Anders Fridèn a tenté un changement mineur niveau vocals qui sera pour certains une évolution positive, mais qui me laisse personnellement de marbre. La voix d'Anders Friden telle qu'elle est dans tous les précédents albums est en quelque sorte une marque de fabrique d'In Flames, et je ne considère pas comme une bonne idée d'avoir modifié le mixage... Modification très présente dans le premier single de Sounds of a playground fading intitulé Deliver us.



Par contre, comme dit précédemment, cet album contient des titres au pouvoir émotionnel considérablement puissant, tels que Fear is the weakness avec son intro toutes en volutes guitaristiques et son rythme cassé, contrasté entre couplets saccadés et refrain très fluide...

It's not meant to be easy but you drag us down
Burden of the evidence grows

The same road for far too long
It's not meant to be
We're losing identity


 ... ou Ropes, ses paroles justes, réalistes et touchantes... Ces chansons formidablement construites (quoiqu'un peu courtes, si l'on doit y trouver un inconvénient), ainsi qu' Enter tragedy, très violente, pleine de furie et toute en rapidité (elle ferait d'ailleurs penser au "vieux" In flames plus que le reste), ont ma préférence sur cet opus à la hauteur de raisonnables espérances  de mélomanes metal, largement écoutable pour les fans d' In Flames.

If this would be your last breath
Would that change a thing? Dive head first into the fire
If you just let me, I will find a way
To ease your mind and for you to stay
And I will untie all the ropes
It's hard for me, but believe me, I'm trying


Egalement une outro de l'album juste magnifique, délicate et torturée... un bonheur pour une fin.

Rien de décevant dans cet opus typique du groupe à proprement parler, si ce n'est qu'après avoir attendu trois ans pour du neuf, on s'attend toujours à tort à quelque chose de spectaculaire.

Et comme nous savons tous bien que le studio n'arrive pas à la cheville du live, et ce surtout lorsqu'on parle d'In Flames... Nous verrons ce que Sounds of a playground fading donne en concert !

In Flames jouent à l'Olympia de Paris le 28 novembre 2011, qui n'a pas encore sa place ?
Can't wait ! Restez donc à l'affût début décembre pour un live report tout en sensations...

Enter tragedy, slash my soul
Why is it a part of the plan?
Do you question me? I question you!




I say vanish... through the Jester's door.

jeudi 23 juin 2011

& INTERVIEW - Arthur de Pins


Arthur de Pins, auteur de BD dont je vous ai parlé en mars dernier, a récemment reçu le Prix du Truc d'Or au festival de bande-dessinée de Lyon pour le premier tome de La marche du crabe.



 Cette série, précédée et inspirée d'un court-métrage,  nous conte l'histoire d'une espèce de crabe au destin particulièrement lamentable : en effet, le crabe carré ne peut pas tourner. Vous avez bien lu, il est bloqué en marche avant-marche arrière, et est donc la risée du monde marin, ce qui donne un album touchant et cocasse à la fois, et rend impatient de connaitre la suite (prévue pour la rentrée).

J'ai donc eu le bonheur d'interviewer l'auteur de La marche du crabe, mais aussi de Zombillénium et de Péchés mignons dont je vous avais parlés dans l'article susmentionné ! Voici le résultat de cet échange pour le moins enrichissant :


AdY : Avec vos nouvelles séries La marche du crabe et Zombillénium, vous vous êtes éloigné des thématiques sexy pour lesquelles vous êtes maintenant connu et reconnu dans le monde de la BD contemporaine. Overdose de vos personnages phares, envie de changement ou êtes vous simplement orienté vers d'autres idées ?

Arthur de Pins : Un peu des trois. Disons que la thématique érotique/humour n’est pas inépuisable, et puis Péchés Mignons est un petit succès qui m’est tombé dessus un peu par hasard. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ces 4 tomes, mais mon désir de faire de la BD d’aventures a finalement repris le dessus.



AdY : Combien de tomes Zombillénium va-t-il compter ? Chaque tome sera-t-il axé sur un personnage comme le premier se centre sur Gretchen ?

Arthur de Pins : Il y a pour l’heure 4, voire 5 tomes de prévus avec une fin prévue elle aussi, un peu comme un cycle qui se boucle. En effet, le rôle du protagoniste va tourner : dans le tome 2, ce sont davantage Francis, le vampire qui dirige le parc et Sirius, le squelette délégué du personnel, qui seront mis en avant. Je souhaite que le personnage principal soit le parc lui-même, même si au cours des 4 (ou 5) tomes, il y a un peloton de tête.



AdY : D'où vous est venue l'idée du parc d'attraction macabre de Zombillénium ? et celle des crabes au chemin linéaire ?

AdP : A l’origine de Zombillénium, il y a eu ce coup de fil de Frédéric Niffle, rédacteur en chef de Spirou, qui m’a passé commande, il y a 3 ans, d’une couverture spécial Halloween. Tout excité que j’étais de renouer avec l’univers fantastique et les monstres, je lui ai pondu ceci:




Il s’est alors passé quelque chose d’incroyable : Fred me propose carrément d’en faire non pas une histoire courte, non pas un album, mais carrément une série. Tout seul. Comme ça. Je ne lui serai jamais assez reconnaissant de m’avoir donné le feu vert. Seulement, n’étant pas un passionné du genre littéraire ou cinématographique vampires ou zombies, j’ai voulu ajouter un décalage : la vie d’entreprise. Les monstres, c’est encore mieux quand ils se retrouvent devant une machine à café.

L’idée des crabes m’était venue il y a plus longtemps, alors que je cherchais un scénario de court-métrage. Tout comme pour Spirou, c’est cette fois mon producteur, Jérémy Rochingneux, qui m’a poussé dans une voie nouvelle et décalée. Il m’a dit « ras le bol des courts métrages intimistes, t’as pas une idée…je sais pas, moi… avec des animaux ? ». Je lui ai ressorti Les Crabes du placard et cela a abouti à ce court-métrage, devenu projet de série (avorté) , puis projet de long-métrage (en stand-by), puis enfin BD.

La leçon de ces deux albums, c’est que le rôle des éditeurs ou producteurs n’est pas seulement d’attendre que l’auteur leur balance des projets sous le nez, mais parfois de les « provoquer » pour qu’ils accouchent de quelque chose de nouveau. Une métaphore de très mauvais goût compare souvent le producteur au papa et l’auteur à la maman, qui porte le projet à maturation. Ce n’est pas complètement faux.




AdY : Si chacune de vos séries devait avoir un hymne ou une bande originale, quels seraient-ils ?

AdP : Pour les crabes, je pense à un mix entre l’Internationale et la (vieille) musique du générique de Thalassa. Quant à Zombillénium, ce serait du heavy metal bien sataniste sur les bords !

 AdY : Vous avez récemment parlé d'un nouveau projet à venir avec Fluide Glacial, pouvez-vous nous en dire plus ?

AdP : Alors en fait, c’est trop peu développé dans ma tête pour que j’en parle. Ça n’en est qu’au stade embryonnaire, mais dès que je connais le sexe de l’enfant, je te le fais savoir ! (Et hop, on continue dans la métaphore maternelle…)



AdY : J'y compte bien ! Sinon...Vous travaillez exclusivement sur Illustrator pour créer et finaliser vos dessins. Pourquoi privilégier ce medium ? Comptez-vous utiliser d'autres mediums pour de futures séries ou illustrations ?


AdP : Illustrator est pour moi l’outil de dessin par excellence, dans la mesure où l’on a un contrôle total sur le trait et les formes. Peu de dessinateurs BD l’utilisent et je trouve ça dommage. Bien sûr, les adeptes du « trait fougueux » n’apprécient guère le côté mécanique du vectoriel. On retrouve le même affrontement qu’entre les peintres romantiques et néo-classiques au XIXe : la fougue contre le flegme, et tout le cortège de discussions stériles qui vont avec. Imagine qu’en musique, les Têtes Raides critiquent Daft Punk sous prétexte qu’ils utilisent des logiciels. Impensable, non ? …En BD, si !

AdY : Ces préjugés n'ont-ils pas causé de difficultés au début de votre carrière d'auteur ?

AdP : C'est vrai qu'au début, mes collègues étaient un peu dubitatifs. Non seulement à cause de la technique et de l'absence d'originaux (il y a un culte du trait sur papier en BD, voire un fétichisme de la part de certains collectionneurs. Chose qui n'existe pas dans le dessin animé par exemple, où c'est le produit fini qui compte), mais aussi parce que je n'avais pas le parcours-type de l'auteur de BD, à savoir : fanzines=>publications dans des petits magazines=>premières planches=>collectifs=>séries, etc...). J'arrivais directement de l'illustration et de la pub et ma permière BD (Péchés Mignons 1) s'est bien vendue, donc cela m'a valu quelques railleries. Heureusement, les auteurs transfuges qui débarquent d'autres horizons sotn de plus en plus nombreux et le cliché du dessinateur alternatif-rock-bière a tendance à s'effriter.



AdY : Y aurait-il un ouvrage en particulier que vous souhaiteriez conseiller aux lecteurs du blog ?

AdP : Le meilleur album que j’ai lu dernièrement est Quai d’Orsay de Christophe Blain. Cet auteur a un talent incroyable pour faire bouger ses personnages. Dans ses albums, les mouvements du corps sont aussi expressifs que tout le reste. Qualité que l’on retrouve aussi chez Catherine Meurisse (Mes hommes de lettres).



AdY : L'oeuvre dont vous auriez aimé être l'auteur s'il en est une ?

AdP : L’œuvre dont j’aurais aimé être l’auteur n’est pas une BD, mais un album-concept qui est aussi un film et un dessin animé. Il s’agit de The Wall de Pink Floyd. C’est à la fois intimiste et universel. Ça parle de l’isolement, des trauma d’enfance, de rébellion, de la vie d’adulte, et tout ça, de manière poétique et visionnaire. L’image des marteaux qui défilent : quelle idée de génie ! Un pur chef d’œuvre animé par un autre génie : Gerald Scarfe. A l’issue du concert de Roger Waters le mois dernier à Bercy, je suis ressorti content mais un peu triste en me disant : « Bon, bah, ça, ça a été fait. Que me reste-t-il ? »

Couverture du tome 2 de Zombillénium

Un grand et indénombrable MERCI à Arthur de Pins d'avoir répondu à ces quelques questions, et rendez vous à la rentrée pour les prochains tomes des Crabes et des aventures en territoire Zombie !



mardi 21 juin 2011

& VOIR - "Le Roi Lion" de Walt Disney

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur et me fait perdre toute objectivité, j'ai nommé ce chef d'oeuvre de Walt Disney que nous connaissons tous : Le Roi Lion.
Je suppose que cette fois, le sujet ne sera donc une découverte pour personne, mais ce dessin animé mérite tout simplement d'être mentionné comme faisant partie de la culture contemporaine... malgré la déchéance ignare des enfants d'aujourd'hui.

A l'infini, tu t'éveilles aux merveilles, de la terre... qui t'attend et t'appelle...



 Aujourd'hui adapté en comédie musicale, le Roi Lion se prolonge dans les coeurs sous de nouvelles perspectives et le musical semble avoir autant de succès auprès du public qu'il a fait l'unanimité sous les crayons des studios Disney. D'ailleurs, si quelqu'un a une place et un billet d'avion qui traînent et dont ils ne savent pas quoi faire... faites moi signe !

Le topo ? Simba est le fils de Mufasa, roi de la Terre des Lions, un territoire où les animaux vivent en harmonie en suivant le cycle de la vie. Hélas, l'infâme et envieux Scar, oncle de Simba, s'empare du territoire avec ses sbires les hyènes en tuant Mufasa et en chassant un Simba convaincu que tout est de sa faute... Mais après un long chemin loin de tout cela, dans la philosophie du Hakuna Matata, Simba se réveille grâce à son amie d'enfance (et tellement plus encore) Nala et revient réclamer son dû en glorieux roi qu'il se doit d'être.

Une histoire qui paraît idéale pour créer un bon Disney et pourtant, tout ça n'était pas gagné et le scénario ainsi présenté a bien failli ne jamais voir le jour : en effet, parmi les grands du studio Disney, personne ne s'enthousiasmait pour cette aventure de lions dans la savane. Les dessinateurs les plus reconnus ont rejeté l'idée et n'ont pas voulu s'y coller, laissant ce soin à l'équipe moins glorieuse mais tout aussi talentueuse du studio. Ils doivent aujourd'hui s'en mordre les doigts, car ces gens se sont battus avec ardeur pour faire de ce dessin animé le meilleur Walt Disney et montrer à tous que tout ça pouvait marcher !
Pari réussi avec, par exemple, toutes ces chansons devenues des hymnes, voire des devises en toutes langues.

Ces mots signifient, que tu vivras ta vie... Sans aucun souci, philosophie,


Sans compter l'action parfaitement dosée, des personnages aussi divers et riches qu'attachants, juste ce qu'il faut de larmes pour briser un petit coeur, de l'amitié haute en couleurs et, bien entendu, de l'amûr (il faut bien perpétuer le cycle de la vie...), le Roi Lion ne pouvait que marcher ! C'est un cadeau que Disney a fait à ses fidèles admirateurs, petits et grands.

On remerciera encore cette équipe de dessinateurs et scénaristes d'y avoir cru... Pour moi en tout cas, c'est toujours le même bonheur de le revoir que quand j'avais cinq ans.

Et vous, votre film fétiche de Disney, c'est lequel ?

Et pour finir, une petite vidéo de la chanson qui me fait à coup sûr retomber en enfance, qui me remets du baume au coeur, me rend le sourire quand je l'ai perdu... (et qu'au passage j'interprète à la perfection, oui oui) : Je voudrais déjà être roiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Sans jamais dire où je vais, [ce lion a une tête de mule] je veux faire ce qui me plaiiiiiiiiiiiiit !



Excusez moi chère Madame mais... J'étouffe !


jeudi 2 juin 2011

& REGARDER - Benjamin

Benjamin est un dessinateur et auteur de manhua (BD chinoise) qui travaille exclusivement à la tablette graphique. Ses oeuvres pour la plupart figuratives sont directement inspirées des rues de Pékin où il travaille depuis 1996. Des rues colorées, bouillonantes, mélancoliques et violentes, pleines d'une jeunesse abîmée.
Dans ses trois premiers one shot (manga en un seul tome), à savoir Remember, Orange, et One day, il nous livre des histoires courtes sur l'adolescence chinoise, la mélancolie -notion qui lui est chère- , et le (dés)espoir dans le futur.

Ces historiettes sont toujours accompagnées d'un recueil d'illustrations toutes plus émouvantes les unes que les autres, expliquées par l'auteur en annexe.

En 2010, Benjamin a publié Savior, un nouveau one shot que je n'ai pas encore trouvé pour le commenter, mais que je vous invite à découvrir en même temps que moi prochainement, rien que pour la beauté du style.

Bien que tout son travail soit fait par ordinateur, le profane se méprendra facilement, croyant avoir affaire à un peintre en admirant son travail à la réalisation parfaite, fluide, nerveuse et douce à la fois.
Benjamin a également cette particularité non négligeable d'être un de ces artistes asiatiques qui ne rechignent pas à représenter leurs congénères sous leur plus touchante réalité, sans avoir recours à l'effet "manga" qui européanise inévitablement les traits des personnages... Une distinction qui lui donne un cachet supplémentaire.

Pour ceux qui auront eu la malchance considérable de constater l'existence de la "chanteuse" Jena Lee, Benjamin a dessiné pour ses clips, notamment J'aimerais tellement ou  Je me perds... Si cela vous tente de regarder (en mute pour les moins courageux), c'est par là.

Benjamin a également créé récemment une courte histoire parue chez Marvel dans le mini format SkyDoll : Spaceship Collection aux Etats Unis, inspirée de la fameuse bande dessinée SkyDoll (A.Barbucci / B.Canepa)

Le personnage d'une Aquarienne (SkyDoll) vu par Benjamin
  Pour voir plus de ses oeuvres vous pouvez également vous rendre sur son blog, mais vous serez prévenus : tout est en chinois !

Benjamin est donc un illustrateur à la sensibilité exacerbée, traduite par ses observations précises du monde qui l'entoure, des personnalités qui passent autour de lui, qui se touchent sans se connaître... Le travail du personnage, surtout féminin, est une des clés de l'oeuvre de Benjamin qui quand il ne fait pas d'histoires à travers ses bandes dessinées, nous en raconte tout de même à travers un visage, une expression ou une attitude. La vision de cet artiste donne envie de mieux connaître la jeunesse chinoise, de s'y intéresser, et de la comprendre...


L'affiche dédicacée que j'ai eue à Japan Expo 2007... Un désespoir violent et magnifique.