La Parenthèse Amp&rsand
Lire & écrire & écouter & découvrir & ressentir... Une balle de vrac lancée sur la Toile.
dimanche 18 mars 2012
La Parenthèse opère sa mue d'avant printemps avec Hot & Little Things !
La Parenthèse devient Hot & Little Things, le site de culture avec des émotions dedans.
Hot & Little Things, c'est un site où les rédacteurs partagent leurs connaissances et ressentis sur des sujets culturels qui leur ont plu, les ont fait réagir ou leur tiennent simplement à coeur, qu'ils soient d'actualité ou non. Et ce dans le but de faire découvrir (ou redécouvrir) au lecteur la musique, l'art ou la littérature d'hier et d'aujourd'hui, avec nos plumes à nous, et vos yeux à vous !
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lundi 30 janvier 2012
& LIVE REPORT - In Flames à l'Olympia de Paris, 28 novembre 2011
Pour (enfin?) terminer cette saga live reportesque issue de mon pélerinage parisien de novembre 2011, j'aborderais en dernier mais loin d'être des moindres les fascinants, merveilleux et authentiques In Flames !
Le troisième live d'eux à mon actif, cette fois-ci pour la promotion de leur dernier album Sounds of a playground fading, dont je n'étais pas la seule à attendre avec impatience le rendu concert.
Tout d'abord, grâce à la présence d'esprit des fans du groupe qui ne jugent pas utile de camper devant la mythique salle de l'Olympia une semaine à l'avance, nous étions au second rang en arrivant très peu de temps avant l'ouverture et pour un mois de novembre, c'est une bénédiction de ne pas avoir à attendre dehors.
Par contre, arrivés devant la salle, une petite surprise nous attendait : pas une, deux ou trois mais quatre premières parties étaient annoncées à l'affiche. Quatre. Nous qui n'attendions que Trivium... Autant organiser un festival, à ce compte là...
Qu'à cela ne tienne, nous patientons en espérant découvrir des perles, et c'est encore une fois raté.
Sans trop m'étaler sur cette enfilade de "choses" aussi peu originales que tristes à voir, je dirais que Rise to Remain méritent au moins d'avoir des rythmes compatibles avec la pratique de la Macarena (testé et approuvé), et donnerais tout de même une mention spéciale à mes amis de Ghost qui ont battu un record de nullité ce soir-là malgré des mélodies pas trop sales avec leur déguisement de pape mort, la voix de châtré du chanteur et leur délire gothique suranné. Vous ne connaissez pas ? Quel dommage ! Allez donc voir par là.
Trivium sont arrivés en fin de liste pour sauver la mise à tous leurs compatriotes en effaçant leurs pénibles prestations des mémoires de tout le monde.
Et ce, avec un show vitaminé, un chanteur/guitariste souriant et une ligne de set efficace. Merci Trivium, pour n'avoir pas laissé retomber le soufflé de notre énergie !
And now I see it's you
That's tearing me (ensnaring me)
This is me dying in your arms,
I cut you out, now set me free
Et voilà le public reparti du bon pied pour apprécier pleinement la venue tant attendue d'In Flames.
Et c'était un show comme d'habitude, à la hauteur de mes espérances venant d'eux, une suite logique des autres live, et du dernier album.
J'annonce tout de suite le seul et unique point noir que je donnerais à ce concert, car il n'a pas empêché d'apprécier pleinement la musique : les lumières étaient excessivement mal gérées. Je ne sais si les membres du groupe rechignent à faire voir au public qu'ils prennent de l'âge, ou s'ils avaient tout simplement un ingé lumière dopé au stroboscope ce soir là, mais les flashes incessants et aveuglants dirigés en permanence vers le public étaient une peine que nos pauvres yeux déjà abîmés de génération Internet auraient préféré s'éviter.
A part ce défaut de parcours sûrement indépendant de la volonté du groupe, les blagues (drôles ou non) fusaient de la part d'Anders, invectivant le public de sauter plus haut encore avant la géniale Ropes, qui se prête si bien au jumping frénétique... Un Anders honoré de voir pour la première fois à un de ses concerts un type se pointer en chemise blanche ... et qui headbanguait comme un fou dans les balcons.
Le live de Ropes, avec son superbe solo, tellement meilleur quand il explose à deux mètres de soi...
Egalement, une demoiselle a eu la chance d'arriver sur scène (par les backstage !) avec un appareil photo destiné à filmer le public, comme ils avaient deja pu le faire dans des live précédents. Un jour ce sera moi...
Au niveau du live en lui-même, et surtout par rapport aux nouvelles chansons, on retiendra une interprétation à mettre les larmes aux coins des yeux de la très jolie Liberation, à l'origine une chanson triste, parlant de mort et d'appréhension, et également une Deliver us, premier single de l'album, bien meilleure que la version studio par sa fureur dévastatrice et l'envie de s'éclater qu'elle suscite.
Fly into the distance, disappear for a while..
Mais, me direz-vous, quand on vient voir le concert d'un de ses groupes favoris, c'est aussi pour entendre ses chansons phares que l'on peut entonner à tue-tête !
En effet, et pour ça aussi, In Flames ont su nous contenter.
Une set list de pas moins de 20 chansons, et avec cela intelligente, mettant en valeur tous les morceaux par un enchaînement sympathique et cohérent. Le dernier album était particulièrement représenté, avec, savamment disséminés en touches de perfection des morceaux tels que Trigger.
En effet, celle-ci était placée en quatrième position (comme sur l'album Reroute to Remain), juste à temps pour digérer les trois premières et explosives chansons, toutes extraites du dernier opus pour faire un démo digne de ce nom à un Olympia subjugué.
Trigger, puis Come Clarity , Only for the Weak ou ma favorite Delight and Angers se sont succédées, rappelant à nos oreilles ébahies le doux son des albums précédents.
Pour terminer ce concert qui avait déjà fini de nous en mettre plein les mirettes, au propre comme au figuré hem-hem , ils ont joué Take This Life. Une chanson on ne peut plus à propos pour créer une apothéose live qui va de soi, proche de la perfection.
If I ever , if I never
Make me want to stand up for whatever
Make me say, m
ake me pay
Make me understand you're there for me
Take this life
I'm right here
Stay a while and breathe me in
Tout ça pour constater une nouvelle fois que je ne suis pas prête de lâcher la petite bande d'In flames et de leur metal merveilleux, plus beau en vrai qu'en vidéo, plus vrai de vrai... en vrai.
mardi 3 janvier 2012
& LIVE REPORT - Shaka Ponk au Zénith de Paris - 25 novembre 2011
Encore un live grandement attendu depuis ma re-découverte de Shaka Ponk cet été, avec la sortie du très pop The geeks and the jerkin' socks.
Ainsi j'étais au rendez-vous comme promis, le 25 novembre 2011 à Paris. Un live mémorable pour bon nombre de raisons, à commencer sûrement par le fait que cette date représentait une consécration pour le groupe, qui n'avait jamais rempli d'aussi grande salle depuis son existence. Ils étaient heureux, pleins de pêche et d'enthousiasme, ça faisait plaisir à voir pour tout bon fan du groupe et pour les autres aussi.
Petit discours de Frah précédent l'excellente Prima Scene, qui remercie son public d'avoir soutenu le groupe jusqu'à cette réussite.
Virevoltants entre des jeux d'ombre et de lumière, des mises en scène drôles ou simplement réussies, et surtout la présence indispensable de la mascotte simiesque du groupe GOZ, les Shaka savent ravir et divertir leur public.
Les musiciens sont arrivés dans une ambiance survoltée et étouffante, simplement vêtus de shorts et ... de body paint, faisant d'eux des squelettes de chair et d'os, suivis très rapidement par les deux chanteurs et leurs tenues assorties (baskets jaunes citron à l'honneur), véritables zébulons live, bondissant de la scène au public et du public à la scène en brandissant leurs micro-caméras de la MKTV, micro-épisodes vidéo tournés en live pour les fans.
Jeu d'ombres durant Dot Coma pour Samaha & Frah derriere l'écran de Goz, un sympathique moment du live
Un petit bémol tout de même : dans le précédent article sur Shaka je louais la voix de Samaha, très présente sur le dernier album au déplaisir de certains addicts du groupe. Cependant, je dois avouer qu'en concert... Elle était, elle-même, un peu trop présente à mon goût. Beaucoup trop de show-off pseudo sexy et déluré de la part d'une fille talentueuse qui n'a pas besoin d'en faire tant, c'est l'effet que les roulements de postérieur et l'omniprésence un peu agaçante de la chanteuse m'ont fait, et n'accusez pas ma qualité de fille hétérosexuelle pour autant, cet avis était partagé par plus d'un homme dans l'assemblée !
D'autre point noir, il était un peu dommage d'entendre Frah critiquer ouvertement et sans mâcher ses mots les producteurs ayant refusé de financer le groupe a leurs débuts. Même amené avec un humour de lycéen, ce discours constituait un épisode un peu inutile et négatif dans une ambiance hautement festive et bon enfant.
Ceci n'a pourtant pas empêché la prestation des Shaka Ponk d'être excellente, divertissante, drôle et jouissive, les paroles reprises en choeur par un public (trop?) survolté, les crowdsurfings de Frah et les pitreries de GOZ se mesurant au batteur devant une batterie virtuelle ne cessant de se succéder pour donner globalement une bonne humeur communicative, avec un final sur Palabra mi amor où Bertrand Cantat est venu en guest star interpréter le morceau avec Shaka. Encore une chose qui n'était pas indispensable à mon goût mais qui, dans ce cas, relève du purement subjectif, l'interprétation du morceau ayant été très sympathique et explosive, en toute honnêteté.
En somme, malgré quelques déceptions au vu de mes attentes personnelles (il paraît que c'était "mieux avant"), Shaka Ponk demeure un groupe à voir et à revoir, si l'on n'est pas agoraphobe (entendez par là avoir peur d'une foule hystérique de jeunes groupies oppressantes) et que l'on vient pour s'amuser !
Allez les jeunes , LET'S BANG !!
vendredi 9 décembre 2011
& LIVE REPORT - Fink à la salle P.Bailliart de Massy - 24 novembre 2011
En tournée depuis quelques mois pour promouvoir son quatrième et très bon opus Perfect Darkness (sorti en juin 2011), l'anglais Fink m'a littéralement mis une claque au cœur.
J'allais voir Fink à Massy presque en touriste, arrivant à la dernière minute, après la première partie (grâce ou à cause - je ne le saurais jamais - des transports parisiens et de leur charme aléatoire...), et pensant passer une bonne soirée tranquille et sans prétention, après la folie Machine Head de la veille...
Mais ce show se hisse aisément dans le top five des meilleurs moments live de toute ma vie.
Nous sommes arrivés juste à temps pour voir Fink entrer en scène, avec l'excellente et attendrissante Biscuits, extraite de l'album Biscuits for breakfast.
Sonorités calmes, apaisantes mais groovy, entrecoupées de sons plus folk, une voix tantôt soul, tantôt bluesy mais toujours empreinte d'une émotion vibrante ... tout cela couplé à une technique folle et un amour de jouer plus que transparent : voilà l'équation Fink, idéale pour tout mélomane averti ou profane, compréhensible par toute personne ayant une sensibilité musicale. Le genre d'homme qu'il FAUT voir en concert, tout en sachant que ses musiciens n'étaient pas en reste qualitativement parlant. Une telle polyvalence musicale laisse rêveur, faites-moi confiance.
Les extraits du nouvel album, encore inédit à mes oreilles à ce moment, remplirent leur rôle à merveille en rendant directement accro à leur ligne épurée mais savamment étudiée, leurs paroles touchantes, humaines et contemporaines. Un album représenté à merveille par Yesterday was hard on all of us, dont l'interprétation live fut un pur bonheur... Celui de Massy étant presque introuvable sur YouTube, cette version est celle de Paris, en juin, juste après la sortie de l'album.
Hormis cette félicité auditive, le show était parfait en tous points : la petite et très bien faite salle P. Bailliart de Massy se prêtait remarquablement bien à l'atmosphère musicale intimiste et personnelle voulue par Fink. De plus, l'éclairage, à base de sortes de lampes de bureau multiples à intensité variable donnait une chaleur touchante à la scène, accompagnées par des images d'ambiance projetées sur des panneaux décalés... toujours admirablement en accord avec le ton, les paroles, la couleur des chansons.
Et pour le rappel, Fink m'a fait un plaisir très personnel (pourquoi pas?).
Il est revenu et tout seul, avec sa guitare et son micro, nous a joué ma fétiche Pretty Little Thing, dernière chanson du set et que j'attendais depuis le début...
Magnifique. Une folie acoustique qui a valu des couinements de joie admirative de la part de mes deux compagnons (tous deux guitaristes), et qui a rempli mon coeur de bonheur pour un moment.
J'allais voir Fink à Massy presque en touriste, arrivant à la dernière minute, après la première partie (grâce ou à cause - je ne le saurais jamais - des transports parisiens et de leur charme aléatoire...), et pensant passer une bonne soirée tranquille et sans prétention, après la folie Machine Head de la veille...
Mais ce show se hisse aisément dans le top five des meilleurs moments live de toute ma vie.
Nous sommes arrivés juste à temps pour voir Fink entrer en scène, avec l'excellente et attendrissante Biscuits, extraite de l'album Biscuits for breakfast.
over a barrel, or over my trolley
over the desk it's all the same
pushing the message don't hate the player hate the game
s'all the same
over the desk it's all the same
pushing the message don't hate the player hate the game
s'all the same
Sonorités calmes, apaisantes mais groovy, entrecoupées de sons plus folk, une voix tantôt soul, tantôt bluesy mais toujours empreinte d'une émotion vibrante ... tout cela couplé à une technique folle et un amour de jouer plus que transparent : voilà l'équation Fink, idéale pour tout mélomane averti ou profane, compréhensible par toute personne ayant une sensibilité musicale. Le genre d'homme qu'il FAUT voir en concert, tout en sachant que ses musiciens n'étaient pas en reste qualitativement parlant. Une telle polyvalence musicale laisse rêveur, faites-moi confiance.
Les extraits du nouvel album, encore inédit à mes oreilles à ce moment, remplirent leur rôle à merveille en rendant directement accro à leur ligne épurée mais savamment étudiée, leurs paroles touchantes, humaines et contemporaines. Un album représenté à merveille par Yesterday was hard on all of us, dont l'interprétation live fut un pur bonheur... Celui de Massy étant presque introuvable sur YouTube, cette version est celle de Paris, en juin, juste après la sortie de l'album.
Because, because
Our paths - they crossed
Yesterday was hard on all of us...
On all of us...
Our paths - they crossed
Yesterday was hard on all of us...
On all of us...
Hormis cette félicité auditive, le show était parfait en tous points : la petite et très bien faite salle P. Bailliart de Massy se prêtait remarquablement bien à l'atmosphère musicale intimiste et personnelle voulue par Fink. De plus, l'éclairage, à base de sortes de lampes de bureau multiples à intensité variable donnait une chaleur touchante à la scène, accompagnées par des images d'ambiance projetées sur des panneaux décalés... toujours admirablement en accord avec le ton, les paroles, la couleur des chansons.
Et pour le rappel, Fink m'a fait un plaisir très personnel (pourquoi pas?).
Il est revenu et tout seul, avec sa guitare et son micro, nous a joué ma fétiche Pretty Little Thing, dernière chanson du set et que j'attendais depuis le début...
Magnifique. Une folie acoustique qui a valu des couinements de joie admirative de la part de mes deux compagnons (tous deux guitaristes), et qui a rempli mon coeur de bonheur pour un moment.
When she leaves
She's just asking
To be followed
When she walks out
All she wants is
To be lead
All my boys say
She's just asking for it
And I aint sayin' nothing
She's just asking
To be followed
When she walks out
All she wants is
To be lead
All my boys say
She's just asking for it
And I aint sayin' nothing
jeudi 1 décembre 2011
&LIVE REPORT : Machine Head au Zénith de Paris - 23 Novembre 2011
Enfin ! Des mois, voire des années que j'attendais ce concert, à savoir... après avoir découvert l'excellent The Blackening, un incontournable pour tout fan de metal un tant soit peu objectif, et encore davantage après la sortie de Unto the locust, petit dernier du groupe. Autant dire que je me suis littéralement précipitée sur les places, puis vers le Zénith de Paris, ce mardi de Novembre 2011.
Il est maintenant crucial de rester chronologique pour bien mettre le lecteur dans l'ambiance.
D'une part, nous le savions depuis le départ, il y avait trois premières parties au concert de Machine Head. Nous le savions tous et pourtant, l'espoir de leur suppression totale ou partielle était lové dans un coin de quasiment tous les esprits présents ce soir du 23 novembre.
Voyez plutôt ! Le public a tout d'abord dû faire face à un groupe inconnu au bataillon , The Darkest Hour, qui nous ont tout bonnement servi une chanson longue d'environ une demie-heure, avec des pauses toutes les quatre ou cinq minutes pour faire croire que c'en étaient plusieurs différentes.
Soit.
Par la suite sont arrivés les très attendus par certains Devildriver, qui par leur caractère inconnu également pour votre serviteur m'ont permis d'exprimer un point de vue totalement objectif : une set list sans originalité, très moyenne, couplée à un jeu de scène hautain, distant, une absence quasi-totale d'interaction avec le public, les membres du groupe donnaient l'impression d'être à l'usine et étaient probablement vexés d'être avant les non moins attendus par certains (mais certains autres) teenagers efflanqués de Bring me the horizon. Ajoutez à cela la ressemblance flagrante du chanteur de Devildriver avec un Oompa-Loompa (Tim Burton, Charlie & la chocolaterie) version trüe-metal et un bassiste gonflé aux stéroïdes en tee-shirt moulant, et vous obtenez une décrédibilisation totale de la petite bande.
Pour revenir sans plus attendre à Bring me the Horizon, on leur accordera un show propre, des mélodies nettes et bien exécutées, une prestation satisfaisante - quand on apprécie le metalcore. Cependant, on est en droit de se demander simplement ce que ce groupe d'ados beuglants au leader arborant un massif portrait de chaton sur son tee-shirt (excellent, mais peut-être un prétexte au lynchage dans ce contexte...) faisait en première partie phare d'un concert de Machine Head. Aisé maintenant de comprendre le dépit des Devildriver, ceci n'étant néanmoins pas une excuse pour être une brelle sur scène.
Laissons maintenant là ces mises en bouche fadasses et passons aux choses sérieuses.
Machine Head entrent en scène. On sent immédiatement les années de tournées passées derrière eux, Rob Flynn et ses acolytes sont rodés mais pas blasés, jouent avec expérience et énergie. Presque 20 ans d'existence, ça se remarque !
Ouvrant sur Diary of a Madman d'Ozzy Osbourne, la set list est pleinement épanouissante, égrenant les morceaux du tout dernier et détonnant album Unto the locust en commençant très intelligemment avec la puissante et interpellante I am Hell, et les alternant avec d'anciens, voire très anciens morceaux (Imperium, Davidian jouée en clôture du live...).
Dans ce show globalement réussi et loin d'être décevant après une attente aussi prolongée, trois moments furent particulièrement poignants et tous situés dans la dernière partie du live, à commencer par Aesthetics of Hate, une perle explosive de The Blackening toute en force et en rage, avec des riffs enflammés et des solos jouissifs qui s'est révélée parfaitement à la hauteur des espérances de tous ceux qui ne l'avaient jamais vue jouée. Une ambiance survoltée, folle et colérique s'est emparée de la salle sous les "jump" scandés par Rob Flynn.
A suivi un discours émouvant du chanteur sur l'amour de la musique et la relation qu'on entretient avec elle, son pouvoir de ralliement et de réconfort, sa flamme salvatrice qui nous amène à chercher une catharsis dans les concerts de metal comme celui-ci... Pour enchaîner sur la divine Darkness Within qui traduit ce sujet, magnifiquement interprétée. Une chanson qui ne marquait pas tant en version studio, d'autant plus à couper le souffle en live, à en mettre les larmes aux yeux tant elle était chargée en émotion et en authenticité.
Quelques chansons plus tard vient le rappel, débuté par... Halo. L'intense et subtile Halo, reprise en chœur par la salle entière. Attendue par tous, elle arrive, placée exactement au bon endroit du show pour nous en mettre plein la vue. Une charge émotionnelle intense, une justesse désarmante dans le ton de la voix, dans le placement des riffs, même dans les pauses... Clairement une réussite sans bavure.
En somme, un show qui va tout seul, avec des pics de passion savamment administrée. Seul regret, sa courte durée (1h15). Pour un groupe avec des morceaux réputés pour leur longueur importante, on reste un peu sur sa faim. Cependant malgré cela et la présence de certains fans qualifiables de nuisibles, on vit objectivement un pur moment de bonheur auditif, sans compter la présence du groupe sur scène, à travers les déclarations du chanteur, ou les pitreries du guitariste invectivant les vigiles de rendre les mediators lancés au public au lieu de les garder en poche...
Un très bon souvenir live en somme, à vivre une fois dans sa vie pour constater leur talent de ses propres yeux.
" PARIS ! DO YOU FEEL FREE TONIGHT ??!"
Et comment.
Il est maintenant crucial de rester chronologique pour bien mettre le lecteur dans l'ambiance.
D'une part, nous le savions depuis le départ, il y avait trois premières parties au concert de Machine Head. Nous le savions tous et pourtant, l'espoir de leur suppression totale ou partielle était lové dans un coin de quasiment tous les esprits présents ce soir du 23 novembre.
Voyez plutôt ! Le public a tout d'abord dû faire face à un groupe inconnu au bataillon , The Darkest Hour, qui nous ont tout bonnement servi une chanson longue d'environ une demie-heure, avec des pauses toutes les quatre ou cinq minutes pour faire croire que c'en étaient plusieurs différentes.
Soit.
Par la suite sont arrivés les très attendus par certains Devildriver, qui par leur caractère inconnu également pour votre serviteur m'ont permis d'exprimer un point de vue totalement objectif : une set list sans originalité, très moyenne, couplée à un jeu de scène hautain, distant, une absence quasi-totale d'interaction avec le public, les membres du groupe donnaient l'impression d'être à l'usine et étaient probablement vexés d'être avant les non moins attendus par certains (mais certains autres) teenagers efflanqués de Bring me the horizon. Ajoutez à cela la ressemblance flagrante du chanteur de Devildriver avec un Oompa-Loompa (Tim Burton, Charlie & la chocolaterie) version trüe-metal et un bassiste gonflé aux stéroïdes en tee-shirt moulant, et vous obtenez une décrédibilisation totale de la petite bande.
Pour revenir sans plus attendre à Bring me the Horizon, on leur accordera un show propre, des mélodies nettes et bien exécutées, une prestation satisfaisante - quand on apprécie le metalcore. Cependant, on est en droit de se demander simplement ce que ce groupe d'ados beuglants au leader arborant un massif portrait de chaton sur son tee-shirt (excellent, mais peut-être un prétexte au lynchage dans ce contexte...) faisait en première partie phare d'un concert de Machine Head. Aisé maintenant de comprendre le dépit des Devildriver, ceci n'étant néanmoins pas une excuse pour être une brelle sur scène.
Laissons maintenant là ces mises en bouche fadasses et passons aux choses sérieuses.
Machine Head entrent en scène. On sent immédiatement les années de tournées passées derrière eux, Rob Flynn et ses acolytes sont rodés mais pas blasés, jouent avec expérience et énergie. Presque 20 ans d'existence, ça se remarque !
Ouvrant sur Diary of a Madman d'Ozzy Osbourne, la set list est pleinement épanouissante, égrenant les morceaux du tout dernier et détonnant album Unto the locust en commençant très intelligemment avec la puissante et interpellante I am Hell, et les alternant avec d'anciens, voire très anciens morceaux (Imperium, Davidian jouée en clôture du live...).
Rob Flynn en début de live, le 23 Novembre 2011 |
Dans ce show globalement réussi et loin d'être décevant après une attente aussi prolongée, trois moments furent particulièrement poignants et tous situés dans la dernière partie du live, à commencer par Aesthetics of Hate, une perle explosive de The Blackening toute en force et en rage, avec des riffs enflammés et des solos jouissifs qui s'est révélée parfaitement à la hauteur des espérances de tous ceux qui ne l'avaient jamais vue jouée. Une ambiance survoltée, folle et colérique s'est emparée de la salle sous les "jump" scandés par Rob Flynn.
A suivi un discours émouvant du chanteur sur l'amour de la musique et la relation qu'on entretient avec elle, son pouvoir de ralliement et de réconfort, sa flamme salvatrice qui nous amène à chercher une catharsis dans les concerts de metal comme celui-ci... Pour enchaîner sur la divine Darkness Within qui traduit ce sujet, magnifiquement interprétée. Une chanson qui ne marquait pas tant en version studio, d'autant plus à couper le souffle en live, à en mettre les larmes aux yeux tant elle était chargée en émotion et en authenticité.
Quelques chansons plus tard vient le rappel, débuté par... Halo. L'intense et subtile Halo, reprise en chœur par la salle entière. Attendue par tous, elle arrive, placée exactement au bon endroit du show pour nous en mettre plein la vue. Une charge émotionnelle intense, une justesse désarmante dans le ton de la voix, dans le placement des riffs, même dans les pauses... Clairement une réussite sans bavure.
Phil Demmel, soliste du groupe depuis 2003 et sa fashion guitare à pois |
En somme, un show qui va tout seul, avec des pics de passion savamment administrée. Seul regret, sa courte durée (1h15). Pour un groupe avec des morceaux réputés pour leur longueur importante, on reste un peu sur sa faim. Cependant malgré cela et la présence de certains fans qualifiables de nuisibles, on vit objectivement un pur moment de bonheur auditif, sans compter la présence du groupe sur scène, à travers les déclarations du chanteur, ou les pitreries du guitariste invectivant les vigiles de rendre les mediators lancés au public au lieu de les garder en poche...
Un très bon souvenir live en somme, à vivre une fois dans sa vie pour constater leur talent de ses propres yeux.
" PARIS ! DO YOU FEEL FREE TONIGHT ??!"
Et comment.
The darkness within précédée du speech de Rob Flynn sur la musique.
vendredi 16 septembre 2011
& DECOUVRIR - Zéros Sociaux
Quel internaute et plus particulièrement, quel Facebooker un tant soit peu assidu ne connait pas encore Zéros Sociaux ?
Ouvert depuis février 2010 par le GENIAL Ilagee sous le nom de Faceploucs, puis transformé en Zéros Sociaux suite à des ennuis de copyright vis à vis de notre cher, grand et merveilleux Facebook international, ce site pourrait être décrit comme un bêtisier géant et dramatiquement aberrant de ce que l'on peut trouver de meilleur dans le pire du plus grand réseau social reconnu à ce jour.
Le principe ? Poster des screenshots de conversations/statuts/photos provenant en majorité de Facebook, screenshots de préférence désopilants de niaiserie ou de stupidité, avec une mention spéciale pour l'orthographe "inventive" ou approximative, voire carrément alien.
Les posteurs du site rendent ensuite les propositions qui les inspirent anonymes (eh oui, nous ne sommes pas non plus des bêtes ...) et les agrémentent de tags hauts en couleurs afin de booster leur potentiel humoristique. Quelques exemples ici.
Certains trouveront le concept sarcastique, voire tenant de la méchanceté gratuite, mais le site s'en défend bien, notamment par l'anonymat qui évite des stalking bêtes et méchants de visiteurs oisifs, sans compter que l'idée est plus de pointer jusqu'où peuvent aller les Facebookers dans la bêtise, l'inculture, ou l'étalage de vie privée très exhibitionniste, voire dégoûtant... que de seulement se moquer de quelqu'un qui ne saurait pas accorder ses participes passé (nous savons bien qu'un tel combat est perdu d'avance.). Le tout en s'amusant, et en se creusant la tête pour trouver des tags qui feront rire...
Pour ceux qui adhèrent et voudraient suivre l'actu des articles sur le site, Zéros Sociaux possède (cruelle ironie) une page Facebook.
Pourquoi en parler sur le blog ? Tout simplement parce que d'une part, l'idée m'a plu dès le départ, et que d'aller faire un tour sur ce site de temps à autre met toujours au moins le sourire aux lèvres.
Ensuite, parce que j'ai le privilège de faire partie de cette équipe depuis six mois cette semaine, et que je ne regrette pas le voyage malgré mes absences répétées ! Un mot sincère pour m'avoir recrutée : Merci .
Et pour ceux qui seraient curieux de voir mes articles en particulier, c'est par ici ! (Mais objectivement, ce ne sont pas les meilleurs, alors faites au moins un tour dans l'aléatoire !)
Ouvert depuis février 2010 par le GENIAL Ilagee sous le nom de Faceploucs, puis transformé en Zéros Sociaux suite à des ennuis de copyright vis à vis de notre cher, grand et merveilleux Facebook international, ce site pourrait être décrit comme un bêtisier géant et dramatiquement aberrant de ce que l'on peut trouver de meilleur dans le pire du plus grand réseau social reconnu à ce jour.
Le principe ? Poster des screenshots de conversations/statuts/photos provenant en majorité de Facebook, screenshots de préférence désopilants de niaiserie ou de stupidité, avec une mention spéciale pour l'orthographe "inventive" ou approximative, voire carrément alien.
Les posteurs du site rendent ensuite les propositions qui les inspirent anonymes (eh oui, nous ne sommes pas non plus des bêtes ...) et les agrémentent de tags hauts en couleurs afin de booster leur potentiel humoristique. Quelques exemples ici.
Certains trouveront le concept sarcastique, voire tenant de la méchanceté gratuite, mais le site s'en défend bien, notamment par l'anonymat qui évite des stalking bêtes et méchants de visiteurs oisifs, sans compter que l'idée est plus de pointer jusqu'où peuvent aller les Facebookers dans la bêtise, l'inculture, ou l'étalage de vie privée très exhibitionniste, voire dégoûtant... que de seulement se moquer de quelqu'un qui ne saurait pas accorder ses participes passé (nous savons bien qu'un tel combat est perdu d'avance.). Le tout en s'amusant, et en se creusant la tête pour trouver des tags qui feront rire...
Pour ceux qui adhèrent et voudraient suivre l'actu des articles sur le site, Zéros Sociaux possède (cruelle ironie) une page Facebook.
Pourquoi en parler sur le blog ? Tout simplement parce que d'une part, l'idée m'a plu dès le départ, et que d'aller faire un tour sur ce site de temps à autre met toujours au moins le sourire aux lèvres.
Ensuite, parce que j'ai le privilège de faire partie de cette équipe depuis six mois cette semaine, et que je ne regrette pas le voyage malgré mes absences répétées ! Un mot sincère pour m'avoir recrutée : Merci .
Et pour ceux qui seraient curieux de voir mes articles en particulier, c'est par ici ! (Mais objectivement, ce ne sont pas les meilleurs, alors faites au moins un tour dans l'aléatoire !)
dimanche 21 août 2011
& LIRE - "Furie" de Salman Rushdie
Rushdie et ses mots qui éveillent l'esprit et bercent l'âme à la fois... Rushdie, dont je vous ai déjà parlé aux débuts du blog. On pourrait prendre chacun de ses mots pour en décorer son cœur, tant sa vision du monde, de la vie, de l'amour est juste, tant il sait nous faire pénétrer la personnalité de ses protagonistes à nous rendre schizophrènes, avec un brio sans cesse supérieur.
On retrouve dans le remarquable Furie, paru en 2001 et sujet de l'article d'aujourd'hui, la prépondérance de la critique de l'Amérique et de sa population, de la désillusion et des excès sans limites qui découlent de rêves brisés, piétinés, dénaturés chez la nouvelle génération du continent américain... Amérique où l'auteur brittanique d'origine indienne s'est lui- même exilé depuis la fatwah lancée contre lui par l'ayatollah Kohmeini, qui condamnait avec véhémence les Versets Sataniques (1988, réédité en 1999).
Qu'était-il advenu de cette quête des clefs secrètes qui ouvraient les portes de l'exaltation ? Qui avait démoli le Capitole pour le remplacer par une rangée de chaises électriques, ces machines de mort démocratiques où tous, innocents, coupables, attardés mentaux, pouvaient venir expirer côte à côte ? Qui avait pavé le Paradis pour y construire un parking ?
On peut concéder à la critique une certaine impatience qu'on ressent durant les cent premières pages. Le roman met du temps à démarrer, il tourne un peu en rond, est oppressant et agaçant (et peut-être est-ce une volonté de la part de l'auteur), mais il est certain que l'on fait bien de s'accrocher ! Une intrigue riche, bordélique et torturée à souhait nous tend les bras au sortir du purgatoire.
La construction du roman s'organise ici autour d'un triangle, contrairement à celle des Versets Sataniques ou encore de Shalimar le clown qui opposaient systématiquement deux camps, généralement symbolisant l'un le Bien, l'autre le Mal.
En effet, dans Furie, Malik Solanka vit dans la peur d'être entraîné, malgré sa résistance farouche, par ses démons intérieurs qu'il identifie aux Furies, divinités maléfiques de la vengeance, appelées également Erynnies.
Partout, se disait le professeur Malik Solanka, régnait la fureur. Il suffisait de prêter l'oreille pour entendre à tout moment les battements d'ailes des sombres divinités. Tisiphone, Alecto, Mégère : les anciens grecs avaient tellement peur d'elles qu'ils n'osaient même pas les appeler par leur vrai nom. Prononcer ce nom, Erynnies, c'était prendre le risque d'attirer sur soi l'ire fatale de ces dames. Voilà pourquoi ils qualifièrement ironiquement le trio infernal de "bienveillantes" : les Euménides. Mais l'euphémisme, hélas, n'adoucit en rien leur sale caractère.
De plus, trois femmes évoluent autour de Solanka, à savoir son épouse Eleanor à Londres, abandonnée avec leur fils Asmaan par le professeur et ce sans explication, suite à un évènement dangereux et impardonnable survenu dans sa vie ; la sulfureuse Mila, femme-enfant dévastatrice qui fera revivre la flamme de l'inspiration dans le coeur de Solanka, le menant à la création prolifique des Rois Pantins ; enfin la troublante Neela Mahendra, personnification d'Aphrodite à la passion et aux convictions sans bornes.
Le triangle est une image très forte symboliquement, réprésentant notamment l'équilibre, mis en opposition avec l'état d'esprit chaotique et instable du personnage central de l'histoire.
La Beauté est un concept particulièrement mis en valeur dans cet ouvrage où Salman Rushdie loue son caractère auto-suffisant, entre autres.
La beauté physique absolue attire à elle toute la lumière, et devient un flambeau radieux dans un monde par ailleurs obscurci. Pourquoi sonder les ténèbres environnantes alors qu'il était possible de contempler cette bienveillante flamme ?
Mais d'autres sujets sont abordés en profondeur et avec emphase par l'auteur, tels l'importance d'avoir des principes et le déni de ceux-ci, les circonstances qui y poussent, la rationalité...
On remarque aussi l'omniprésence de la passion, de l'excitation de sentiments ressentis de nouveau quand on croyait les avoir ensevelis... L'amour est en définitif le sujet principal de cette œuvre aux axes pourtant très variés, mêlant les émotions à la révolution politique, les idéaux propres à l'humanité toute entière et le désir sexuel. Deux types d'amour sont opposés cependant : l'un ambigu et destructeur (Mila) et l'autre passionné et salvateur (Neela).
Et revoilà l'euphonie, pensa t-il : Neela, Mila. Le désir me rattrape et me lance des rimes en guise d'avertissement.
C'est aussi là qu'entrent en scène les Rois Pantins, objets de l'imagination renaissante du Professeur Solanka, cyborgs ayant tout de l'être humain sauf le caractère biologique. La question soulevée dans leur révolte contre leur créateur est de savoir si le statut d'humain leur appartient... et en cela, on pourra toujours extrapoler en définissant ce que l'on peut, moralement, qualifier d'humain ou de non-humain.
L'homme est né dans les chaînes mais partout il cherche à s'affranchir.
Et c'est bien ici la réaction des créations d'Akasz Kronos, avatar de Solanka dans le récit.
En réalité, Rushdie met en paroles formidablement construites ce dont l'Homme a trop peur d'avoir pleinement conscience, et ce d'une façon qui séduit le lecteur sans le déranger. Quoi de plus naturel chez une plume aussi talentueuse ?
Ceci dit, toujours poussé par sa réflexion sur la complexité de l'âme et de la morale humaines (abordée dans nombre de ses ouvrages), l'auteur distingue deux parts de cette âme, l'une que l'on refoule immanquablement, et l'autre que l'on porte en bannière, ou en masque quotidiennement.
Nous sommes faits d'ombre aussi bien que de lumière, de chaleur autant que de poussière. La naturalisme, la philosophie du visible, ne peut nous contenir, car nous débordons. Nous avons peur de ce moi obscur et enfoui qui outrepasse, enfreint, mue, transgresse, s'immisce. C'est lui le véritable fantôme dans la machine. Ce n'est ni dans les limbes ni dans quelque sphère prétendument immortelle mais ici, sur terre, que l'esprit s'affranchit des chaînes de notre conscience.Il peut se changer en courroux, exacerbé par sa captivité, et dévaster le monde de la raison.
On retrouve dans le remarquable Furie, paru en 2001 et sujet de l'article d'aujourd'hui, la prépondérance de la critique de l'Amérique et de sa population, de la désillusion et des excès sans limites qui découlent de rêves brisés, piétinés, dénaturés chez la nouvelle génération du continent américain... Amérique où l'auteur brittanique d'origine indienne s'est lui- même exilé depuis la fatwah lancée contre lui par l'ayatollah Kohmeini, qui condamnait avec véhémence les Versets Sataniques (1988, réédité en 1999).
Qu'était-il advenu de cette quête des clefs secrètes qui ouvraient les portes de l'exaltation ? Qui avait démoli le Capitole pour le remplacer par une rangée de chaises électriques, ces machines de mort démocratiques où tous, innocents, coupables, attardés mentaux, pouvaient venir expirer côte à côte ? Qui avait pavé le Paradis pour y construire un parking ?
On peut concéder à la critique une certaine impatience qu'on ressent durant les cent premières pages. Le roman met du temps à démarrer, il tourne un peu en rond, est oppressant et agaçant (et peut-être est-ce une volonté de la part de l'auteur), mais il est certain que l'on fait bien de s'accrocher ! Une intrigue riche, bordélique et torturée à souhait nous tend les bras au sortir du purgatoire.
La construction du roman s'organise ici autour d'un triangle, contrairement à celle des Versets Sataniques ou encore de Shalimar le clown qui opposaient systématiquement deux camps, généralement symbolisant l'un le Bien, l'autre le Mal.
En effet, dans Furie, Malik Solanka vit dans la peur d'être entraîné, malgré sa résistance farouche, par ses démons intérieurs qu'il identifie aux Furies, divinités maléfiques de la vengeance, appelées également Erynnies.
Erynnie représentée par le grand Salvador Dalì |
De plus, trois femmes évoluent autour de Solanka, à savoir son épouse Eleanor à Londres, abandonnée avec leur fils Asmaan par le professeur et ce sans explication, suite à un évènement dangereux et impardonnable survenu dans sa vie ; la sulfureuse Mila, femme-enfant dévastatrice qui fera revivre la flamme de l'inspiration dans le coeur de Solanka, le menant à la création prolifique des Rois Pantins ; enfin la troublante Neela Mahendra, personnification d'Aphrodite à la passion et aux convictions sans bornes.
Le triangle est une image très forte symboliquement, réprésentant notamment l'équilibre, mis en opposition avec l'état d'esprit chaotique et instable du personnage central de l'histoire.
La Beauté est un concept particulièrement mis en valeur dans cet ouvrage où Salman Rushdie loue son caractère auto-suffisant, entre autres.
La beauté physique absolue attire à elle toute la lumière, et devient un flambeau radieux dans un monde par ailleurs obscurci. Pourquoi sonder les ténèbres environnantes alors qu'il était possible de contempler cette bienveillante flamme ?
Mais d'autres sujets sont abordés en profondeur et avec emphase par l'auteur, tels l'importance d'avoir des principes et le déni de ceux-ci, les circonstances qui y poussent, la rationalité...
On remarque aussi l'omniprésence de la passion, de l'excitation de sentiments ressentis de nouveau quand on croyait les avoir ensevelis... L'amour est en définitif le sujet principal de cette œuvre aux axes pourtant très variés, mêlant les émotions à la révolution politique, les idéaux propres à l'humanité toute entière et le désir sexuel. Deux types d'amour sont opposés cependant : l'un ambigu et destructeur (Mila) et l'autre passionné et salvateur (Neela).
Et revoilà l'euphonie, pensa t-il : Neela, Mila. Le désir me rattrape et me lance des rimes en guise d'avertissement.
C'est aussi là qu'entrent en scène les Rois Pantins, objets de l'imagination renaissante du Professeur Solanka, cyborgs ayant tout de l'être humain sauf le caractère biologique. La question soulevée dans leur révolte contre leur créateur est de savoir si le statut d'humain leur appartient... et en cela, on pourra toujours extrapoler en définissant ce que l'on peut, moralement, qualifier d'humain ou de non-humain.
L'homme est né dans les chaînes mais partout il cherche à s'affranchir.
Et c'est bien ici la réaction des créations d'Akasz Kronos, avatar de Solanka dans le récit.
En réalité, Rushdie met en paroles formidablement construites ce dont l'Homme a trop peur d'avoir pleinement conscience, et ce d'une façon qui séduit le lecteur sans le déranger. Quoi de plus naturel chez une plume aussi talentueuse ?
Ceci dit, toujours poussé par sa réflexion sur la complexité de l'âme et de la morale humaines (abordée dans nombre de ses ouvrages), l'auteur distingue deux parts de cette âme, l'une que l'on refoule immanquablement, et l'autre que l'on porte en bannière, ou en masque quotidiennement.
Nous sommes faits d'ombre aussi bien que de lumière, de chaleur autant que de poussière. La naturalisme, la philosophie du visible, ne peut nous contenir, car nous débordons. Nous avons peur de ce moi obscur et enfoui qui outrepasse, enfreint, mue, transgresse, s'immisce. C'est lui le véritable fantôme dans la machine. Ce n'est ni dans les limbes ni dans quelque sphère prétendument immortelle mais ici, sur terre, que l'esprit s'affranchit des chaînes de notre conscience.Il peut se changer en courroux, exacerbé par sa captivité, et dévaster le monde de la raison.
lundi 1 août 2011
& ECOUTER - "The geeks and the jerkin socks" de Shaka Ponk
Après Loco con da frenchy talkin (2006, réédité en 2009) et Bad porn movie Trax (2009), deux opus aussi efficaces que joyeusement barrés, les parisiens de Shaka Ponk et leur nouvelle chanteuse Samaha s'engagent sur une pente plus pop, plus homogène avec The geeks & the jerkin socks (oui, ils aiment les titres d'album longs) dont je vais vous parler aujourd'hui.
A la première écoute, et même après les quelques suivantes, ce dernier album a tendance à laisser un arrière-goût un peu frustrant. En effet, connaissant le passif du groupe, on s'attend à plus... Surprenant, plus délirant, plus risqué, dans la veine d'un French touch (puta madre) ou d'un Spit par exemple. D'ailleurs, un fan de BPMT aura tendance à craquer plus facilement sur le titre Reset after all qui reste exactement dans la même veine et pour cause, il a été créé pour l'album précédent et n'y a pas été intégré au final (et merci à mon informateur VIP sur ce sujet).
Mais au final, l'élan de curiosité passé, cet album s'avère tout aussi retentissant que ses prédécesseurs, avec une touche somme toute un peu plus mature dans la réalisation et l'enchaînement des morceaux, qui coulent comme un bon Daïquiri à la fraise sous le soleil couchant de fin juillet.
Parce qu'après tout, la promesse de Shaka, c'est une fête auditive sans faille et en cela, Frah et ses acolytes n'ont jamais déçu leurs addicts !
Frah et Goz, la mascotte simiesque du groupe. |
The geeks & the jerkin socks remplit donc sa mission en mettant un sourire sur toutes les lèvres, une envie de danser dans tous les postérieurs et de chanter en chœur dans toutes les gorges, et ce grâce à des bombes vitaminées comme Let's Bang qui ouvre à merveille l'opus, I'm picky ou Shiza Radio qui part joliment en vrille.
I'm Picky and all the girls I drive them crazy
I drive them crazy cos I'm sexy
They call me sexy cos I'm hot, catch my knot
Don't you know I am so hot cos I am picky
And everything is in the lack
The lack of me into you thing makes you scream my name
I drive them crazy cos I'm sexy
They call me sexy cos I'm hot, catch my knot
Don't you know I am so hot cos I am picky
And everything is in the lack
The lack of me into you thing makes you scream my name
Et comme il faut bien en parler, pour les amateurs, cet album contient également Palabra mi amor, en featuring avec Bertrand Cantat de feu-Noir désir. J'avoue ne pas avoir suffisamment d'objectivité concernant ce monsieur pour avoir un avis impartial sur cette collaboration, sa voix est traînante, agaçante et ne colle pas le moins du monde au style du groupe...cependant pour ceux qui aiment, je suppose qu'il y a de quoi se ravir. Par contre, le refrain est génial !
Sam et son costume en body painting, live aux Solidays 2011 |
Un album en somme plein d'énergie et de bonne humeur, rehaussé de la voix de Samaha qui nous semble avoir toujours été là, et pour le meilleur uniquement ! Et pour que je dise ça d'une voix féminine il en faut...
Shaka Ponk, après quelques concerts estivaux (que j'ai lamentablement ratés) se produiront au Zénith de Paris le 25 novembre 2011. Il va sans dire que vous devez vous attendre à un live report en bonne et dûe forme !
Et pour ceux qui tueraient pour y aller après avoir lu cet aperçu merveilleux du monde Shaka Ponkesque, n'hésitez plus, c'est un vendredi soir !
Hey you're the one I like
I wanna share your love tonight
I wanna smoke your special thing
Let's Bang bang bang
I wanna share your love tonight
I wanna smoke your special thing
Let's Bang bang bang
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