jeudi 17 mars 2011

& LIRE - The Twilight Saga


Oui, vous avez bien lu, j'ai décidé d'écrire sur Twilight, ce fameux best-seller paru en 2005, et ayant introduit une saga de quatre tomes par Stephenie Meyer. Pourquoi ?

Parce que j'ai eu tendance à critiquer sans savoir, à cause du ridicule qu'ont atteint certains fans de la saga. Ecoeurée, je n'avais pas envie de m'y intéresser. Puis au détour d'un hasard, j'ai fini, très récemment, par engloutir les quatre tomes en une semaine.

Certes, il est indéniable que ces livres sont une véritable mine d'or pour gamines fleur bleue. Mais la romance est distillée avec délicatesse, d'une façon agréable à lire.
Mises à part quelques lourdeurs stylistiques dûes à un vocabulaire parfois restreint (certains mots reviennent vraiment trop souvent dans un même chapitre, même pour des livres adaptés au jeune public...), la série en tant que telle se laisse lire sans accroc.
Bien sûr, les films tirés de Twilight ainsi que leurs traductions improbables ont un peu dénaturé la saga, vu le battage médiatique autour du couple Pattinson/Stewart (réel et fictif), et la folie furieuse engendrée chez les fans de ce cher Robert (...réel et fictif. Au fait, vous saviez qu'il chantait, lui? Il est pas mauvais en plus: LOOK HERE.).
Néanmoins, sans compter les bandes originales qui valent tout de même le détour (on y retrouve Muse, Blue Foundation, Radiohead pour ne citer qu'eux), ces films restent de bons divertissements, de l'adaptation à peu prés fidèle et sans prétention (malgré certains épisodes omis qui auraient gagné à être representés, selon moi) ... Surtout destinés au jeune public féminin, j'en conviens aisément.
EDIT: Un oubli éhonté. J'accorde également aux puristes du vampirisme que les vampires de Twilight n'ont strictement rien à voir avec des vampires. C'est un fait sur lequel on ne peut pas fermer les yeux. Quand on a lu Ann Rice  et ses Chroniques des vampires avec passion, on ne peut pas passer sur le massacre fait au genre vampirique par l'auteur de Twilight. Cependant, si on prend l'histoire en sachant à quoi s'en tenir par rapport à ce sujet relativement sensible, c'est plus facile. Cela ne m'a pas empêchée d'apprécier, mais je sais que c'est un blasphème.



Pour ce qui est des livres, ils méritent à mon avis leur succès pour plusieurs aspects :
Tout d'abord, pour la richesse des personnages.
Le personnage d'Edward (le vampire... Je précise pour ceux qui auraient passé les cinq dernières années dans une grotte népalaise), mystérieux, mélancolique et torturé, mais surtout fou d'amour, représente une version de l'homme parfait, une arme de séduction massive à la fois simple et complexe.
Il est mis en opposition avec Jacob (le loup), que l'on découvre réellement dans le tome 2, New Moon. Insouciant, souriant et enthousiaste, il est le contraire spirituel d'Edward mais tout aussi attirant aux yeux de la lectrice lambda pour laquelle Edward paraîtrait peut-être trop tristounet.
En somme, Stephenie Meyer en donne pour tous les goûts, et cela fonctionne évidemment.
Il est assez facile, d'autre part, de s'identifier à Bella (l'héroïne). Non seulement grâce au procédé narratif interne, mais aussi parce qu'elle est, comme Edward, à la fois très définie, bien construite en tant que personnage, et assez floue pour qu'on s'attribue ses pensées. Il est très aisé pour le lecteur de vivre les évènements à travers ses yeux, car ils sont décrits de façon naturelle mais aussi très détaillée, sans tomber dans l'overdose d'information.

Puis, en réalité, l'auteur a particulièrement soigné le traitement du ressenti des personnages, de leurs sentiments, leurs sensations physiques ou spirituelles. Elle construit son histoire autour de leurs diverses émotions à tous, grâce à l'étude appuyée des regards, des sourires ou des expressions qui permet de décrypter, à travers les pensées de Bella, les conflits et sensations intérieures de chacun. Et le lecteur vit ces ces sensations avec eux, il se sent chez lui au coeur de ces pages.

La part belle est faite à la passion, omniprésente dans ces quatre tomes, mais aussi à la douleur, que l'on peut surtout noter dans New Moon, quand Edward s'en va. La description de la souffrance de l'héroïne tout au long du livre est tout bonnement à couper le souffle.
Le sentiment d'appartenance, l'importance des liens entre les êtres sont également soulignés de manière appuyée sans basculer dans la niaiserie.

La réussite de cette saga réside surtout dans la gestion parfaite du suspens par Stephenie Meyer. Elle sait tenir le lecteur en haleine d'une page, d'un chapitre, d'un livre à l'autre.

Le tome 4, Breaking Dawn, est le plus réussi de la série, et de mon point de vue il pourrait se concilier tout détracteur de Twilight ayant eu la curiosité (sinon le courage) de pousser la lecture jusqu'au bout. Si les trois premiers sont principalement basés sur les sentiments amoureux entre Bella & Edward, Breaking Dawn a le mérite d'être beaucoup plus hétérogène et riche au niveau de l'action.
Déjà, parce qu'il ne faut pas se voiler la face, en suivant la série on finit par s'impatienter : on trouve réponse à nos questions concernant la partie charnelle de la relation Edward/Bella.
Ensuite, un tiers de l'histoire est raconté à travers les yeux de Jacob, ce qui démontre la capacité de l'auteur à différencier les discours, d'autant plus en optant pour un personnage masculin.
Les péripéties sont nombreuses, et même si le traitement des émotions est toujours bien présent, divers évènements, des retournements inattendus de situation, des mystères viennent enrichir le récit. La tension est fortement représentée : pendant les cent dernières pages, j'ai oublié de respirer.



J'ai beaucoup ri et... aussi beaucoup pleuré en parcourant les quatre tomes de la Twilight saga. Comme après le départ d'un ami cher, j'ai ressenti un pincement au coeur après les avoir terminés si rapidement, mais réellement je n'ai pas pu m'en empêcher, et je n'exagère même pas.
Cet article, qui en surprendra plus d'un de ma part, visait principalement à détromper certaines idées reçues concernant Twilight que j'ai longtemps prises pour des vérités sans essayer de les vérifier. Evidemment, si l'on n'est absolument pas adepte du roman sentimental, qu'on n'aime pas les "forever" ni les "happily ever after", il vaut mieux éviter, je ne le nierai pas...quoique.

Mais maintenant que j'ai écrit l'article, je suis juste positivement heureuse, une fois de plus, de partager quelque chose qui m'a littéralement passionnée avec vous.



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